Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence - "Faire de ce Train la fierté de la Provence !"
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Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence
www.cccptrainprovence.com

 

Le long de la ligne, 14 novembre 2005

 

Monsieur Dominique Perben
Ministre des Transports, de l’Equipement, du Tourisme et de la Mer
246, Boulevard Saint-Germain
75700 PARIS

        

Monsieur le Ministre,

 

Depuis 113 ans, les usagers/clients des Chemins de fer de Provence attendent… Et cette ligne, comme notre patience, s’usent de plus en plus.

La situation financière est assainie, le processus de régionalisation est en cours, les études pour la modernisation des Chemins de fer de Provence sont lancées… Soit. Que de bonnes nouvelles. Faisons le point.

 

LA SITUATION FINANCIERE

Il est de coutume de dire que notre ligne de chemin de fer coûte cher et n’est pas rentable. Clarifions la situation. Plus qu’un long discours, quelques chiffres seront plus significatifs.

Depuis la création de cette ligne, les comptes n’ont été bénéficiaires que lorsque le nombre de passagers a dépassé 500.000. En 2005, nous atteignons à nouveau ce chiffre, grâce à une augmentation de la fréquentation de l’ordre de 15% par an environ. Nous balayons ici deux préjugés : Oui, cette ligne est utile, nécessaire, indispensable et plébiscitée. Non, le déficit de cette ligne n’est pas une fatalité.

Or, que constate-t-on ? Le manque d’autorails en état de circulation interdit toute augmentation de la fréquentation au-delà de ce nombre. Est-ce un hasard ?

Les mêmes autorails en circulation sont vieux, usés, fatigués. Ils coûtent très chers à l’entretien, tombent fréquemment en panne, font l’objet de nombreuses réparations à grands frais. Doit-on nécessairement maintenir cette ligne dans un état de dépendance, uniquement pour corroborer les croyances populaires d’une ligne coûteuse, soi-disant uniquement conservée pour « faire plaisir aux populations locales » ?

Il est prévu un second plan de « modernisation » de 40 millions d’euros. Cela peut paraître important, mais comparons ce qui est comparable.

 

Budget (enveloppe maximale) pour le tramway de Nice : 370 millions d’euros (20 km de lignes)

Financement des Chemins de fer Corses : 147.3 millions d’euros (200 km de lignes)

Budget routier des Alpes-Maritimes : 1.080 millions d’euros

Budget ferroviaire PACA (SNCF) : 460 millions d’euros

Plan de « modernisation » des CP : 40 millions d’euros (non engagé) (150 km de lignes)

 

Nous pouvons parler d’amélioration conséquente du budget, seulement si on le compare aux précédentes allocations de « RMI ferroviaire » qui ont été engagées sur cette ligne. La modernisation, c’est un autre calcul budgétaire…

 

 

 

La modernisation, c’est la suppression des aiguillages manuels d’origine, tellement usés qu’il faut les maintenir manuellement ou    faire    passer     les    trains    à    moins     de     20 km/h     dessus. La modernisation, c’est le renouvellement total des autorails tellement fatigués que nous trouvons à la vente des machines d’occasions en bien meilleur état à travers toute l’Europe. La modernisation, c’est refaire les haltes non éclairées, les accès boueux, les quais en terre battue, les gares qui s’effondrent, la plate forme instable…

Mais soyons fous : on pourrait remplacer les rails centenaires par des rails neufs (plutôt que de les remplacer par des rails d’occasion de la SNCF) ? Rectifier le tracé et supprimer des courbes (le tracé de la ligne date de 1892, ce qui n’est pas le cas de la RN 202, si je ne m’abuse) ? Electrifier cette ligne pour qu’elle devienne économique, donc rentable ? Enfin exploiter le réel triple potentiel de cette ligne : Grande ligne, ligne urbaine, ligne touristique (très rare en France) ?

 

LA DELEGATION DE SERVICE PUBLIC

Avec la multiplication des pannes de matériel, les trains n’arrivent plus à l’heure. Avec la raréfaction des autorails, les usagers sont entassés, restent sur les quais ou sont transportés par autocar. Avec les multiplications des ralentissements (passages à niveaux sans barrières, état de la voie, aiguillages, vitesse limitée arbitrairement), la durée des trajets est allongée. L’exploitant (privé) refuse de faire la promotion de ce train, faute de matériel adapté pour transporter les passagers. En attendant, la RN 202 est saturée, et faute d’un moyen de transport alternatif moderne et utile que pourraient être les Chemins de Fer de Provence, les coûteux projets de rénovation de la voie routière sont engagés. Délégation de Service Public ou dispersion des fonds publics ?

                                                  

LES NOUVEAUX HORAIRES AU 12 DECEMBRE 2005

Dans moins d’un mois, de nouveaux horaires entreront en service. Selon l’exploitant, il faut prévenir les usagers au minimum deux mois avant de les mettre en application. Selon l’exploitant et le Syma, il faut de un à trois autorails supplémentaires pour assurer ce service intensifié. Curieusement, dans la « lettre aux usagers » (non datée) du SYMA, publiée en novembre, un simple allusion est faite du « nouveau service qui entrera en fonction en décembre 2005 ». Presque tous les horaires sont modifiés, certaines dessertes sont créées, d’autres supprimées, les usagers sont dans l’ignorance presque totale* alors que toute leur organisation doit être repensée… Devant l’incapacité à gérer correctement un changement d’horaires qui va mettre le dos au mur des milliers d’usagers, la Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence demande une seconde fois le report de la mise en application de ces horaires à [date d’information officielle + 2 mois] et [date d’acquisition de deux autorails supplémentaires].

Ce n’est pas la photo des deux autorails neufs promis en 2008 qui changeront quelque chose, d’autant plus qu’à cette date, c’est l’ensemble des 6 autorails des années 70 qu’il faudra également remplacer. A moins que l’objectif soit qu’ils dépassent les 4 millions de km chacun et figurer dans le livre des records ?

 

Respectueusement.

William Waechter

* : Au 10/11/05, horaires publiés uniquement sur le site de la CCCP