Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence - "Faire de ce Train la fierté de la Provence !"
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Flash Créé le 19/12/05 Vie quotidienne 

SECURITE + VETUSTE = RETARDS
7 Jours avec les nouveaux horaires

Qui aurait pu croire ça ? Moi, l’éternel râleur, le pessimiste, le trublion de la ligne, j’ai pêché.

Oui, Monseigneur, j’ai pêché par naïveté, par optimisme. En sondant les abîmes insondables du pouvoir décisionnaire des Chemins de fer de Provence, j’ai agité moult gris-gris en prédisant une avalanche d’avaries après 3 ou 4 semaines d’exploitation. Las. C’est le premier jour que les problèmes sont arrivés. Bigre !

AU COMMENCEMENT…

Au commencement, j’ai eu peur. Je ne me suis pas trop étendu sur ces pages, parce qu’aujourd’hui, beaucoup de monde les lisent, et pas toujours des amoureux du train… Mais la mise en place des nouveaux horaires se heurtait à un grave problème de sécurité. Chez nous, point de grands signaux lumineux, de blocks automatiques ou autres témoins du troisième millénaire. Les Chemins de fer de Provence, faute de moyens (air connu), font circuler des trains vétustes sur des rails vétustes d’une voie unique avec un système de cantonnement digne du moyen-âge. Or, sur la section Nice – Plan-du-Var, depuis le 12 décembre, il y a 44 trains par jour : 22 dans un sens, 22 dans l’autre, tout ceci alors qu’il n’y a que 5 points de croisements et seulement 2 Chefs de Gare (1 à chaque bout). Tout responsable de la grande sœur SNCF crierait « au fou ! », mais au CP, nous avons les meilleurs cheminots du monde. N’empêche qu’ils n’en menaient pas large quand même.

A l’heure où la presse nous bassine les oreilles avec la LGV ou le contournement autoroutier de Nice, nous parlons ici d’un manque cruel de budget pour éviter simplement que deux trains se tamponnent de face ! Mais le Train des Pignes, c’est vrai, tout le monde s’en contrefout. Il n’y a jamais eu de mort sur notre ligne en 114 ans parmi les passagers.

LA GARE QUI VIENT DU CIEL

Les Cheminots mènent la danse, mais il faut avouer que « la Compagnie », qui a les oreilles qui sifflent dès que je parle d’elle, a au moins le mérite d’écouter ses cheminots. Tardivement parfois, il faut hurler souvent, mais la CFSF ne badine pas avec la sécurité. Tradition des CP. Alors quand on n’a pas de moyens, on met des hommes. Ainsi la Halte de la Manda s’est transformé en Gare de la Manda, avec un Chef de Gare et une cabane en plastique. C’est moche, mais c’est vital pour notre sécurité. La seconde mesure, moins visible, est une interdiction formelle aux trains de croiser ailleurs qu’aux gares prévues. On ne joue pas avec nos vies, et j’écris ça avec un profond soulagement.

LES HORAIRES QUI VIENNENT DE L’ENFER

Monsieur Alzéal a beau être fort sympathique, sa grille horaire est loin de faire l’unanimité. La où la CCCP avait proposé quelques touches de modifications à l’ancienne grille, les nouveaux horaires, tels qu’ils sont appliqués, changent toutes les habitudes de tout le monde. Alors, quand vous ajoutez à ça une information très tardive (7 jours avant la mise en place) et des trains qui ne sont pas fichus d’arriver à l’heure la première semaine, comprenez bien la réaction des passagers. C’est limite révolution ! La première chose que l’on attend d’un train, c’est la ponctualité !

Sur le tronçon à voie unique de 24 kilomètres entre Nice et La Vésubie, il y a jusqu’à cinq trains qui circulent en même temps. Quand l’un a cinq minutes de retard, c’est toute la chaîne qui prend cinq minutes. Et si un deuxième prend cinq minutes, on passe à dix pour l’ensemble. Et caetera. L’option « sécurité » qui a été prise à juste titre par « la Compagnie » n’est pas franchement compatible avec la ponctualité. Alors que faire ?

LES SOLUTIONS

Des solutions, il y en a toujours. J’écarte d’emblée celle qui consiste à « détendre » une nouvelle fois les cadencements. Nos trains vont aujourd’hui aussi vite qu’en 1938, à force de ralentir, on ne va tout de même pas revenir à la lenteur des trains à vapeur !

Il y a pour commencer la patience. Il faut une période de rodage aux équipages, et déjà, vendredi était mieux que lundi.

Ensuite, voir là ou il est possible de gagner quelques secondes en accélérant la vitesse. Voici la liste.
- Nice Gambetta : rétablir les barrières aux 4 passages à niveau. Le train est obligé de ralentir à 4 km/h, mais le plus souvent il s’arrête une ou deux fois.
- Madeleine : améliorer la voie et les aiguillages. C’est une portion de voie d’origine et dans un état à faire peur.
- Souterrain de Bellet : augmenter la vitesse. Longue ligne droite de 950 mètres, on pourrait sans doute améliorer la voie et la vitesse.
- Le long du Var : Différentes lignes droites, mais dans un tel état que le train peine à rouler à 70 km/h. Une voie rénovée sur une plateforme stable permettrait d’augmenter de façon notable la vitesse entre les haltes.
- Saint-Martin : améliorer les aiguillages. Ralentissement, passage d’aiguillage (d’époque), accélération, puis arrêt en gare. Même cas à Plan-du-Var. Quelques dizaines de secondes de perdues.
- Pont-Charles-Albert et Pont-du-Gabre : Ce sont carrément deux ou trois minutes qui sont perdues ici, par manque de barrières aux passages à niveau. Le train s’arrête (presque), puis traverse la voie routière au pas, avant d’accélérer, alors qu’il était à pleine vitesse.

Entre Annot et Plan-du-Var, il faudrait également relever la vitesse afin que le train 12 puisse effectivement rattraper les 4 minutes qui lui manquent (différentiel anciens/nouveaux horaires).

Ces solutions sont indispensables, maintenant que les nouveaux horaires ont été mis en application. Si les trains n’arrivent pas à respecter les horaires imposés, le SYMA va à l’encontre d’un fort mécontentement populaire (les électeurs) et la Compagnie perdra des clients satisfaits (et donc de l’argent). Qu’on se le dise.

William Waechter, le long de la Ligne, le 19/12/05