La
halte de Castagniers est située à 16 kilomètres de
Nice. C'est un arrêt facultatif situé dans la zone
"périurbaine" des navettes de banlieue.

Rampe d'accès à la halte. Il faut passer sous le pont.

Passage sous le pont : Un peu encombré de sable et cailloux

Vu du centre du ruisseau : Le passage piéton est à
droite; le lit de la rivière est monté d'un bon
mètre.

Le passage près du fleuve pour atteindre l'escalier: Sous la plage, les pavés ! |
Nous
sommes le 15 décembre 2006. Ayant raté mon train à
Plan-du-Var, je rattrape la bête en voiture à la gare de
Saint-Martin-du-Var, comme cela m'arrive parfois. Il ne fait pas
très chaud ce matin-là, et même si le train n'est
pas loin, je me réfugie quelques instants dans l'abri, pour
tomber nez à nez avec une affichette qui m'interpelle : "Nous vous informons que pour des raisons techniques, la halte de Castagniers est provisoirement fermée".
Raisons techniques ? J'essaie alors en vain d'imaginer les
trésors de haute technologie cachée, malheureusement hors
service, que cette halte pourrait bien posséder...
N'ayant trouvé de réponse, je questionne alors le Chef de
Train angoissé (ils sont toujours angoissés quand ils
savent que je vais poser une question !). Celui-ci me dit : "Ah bon, elle est fermée ?"
Soit il est excellent acteur, et je m'en vais de ce pas lui trouver un
Oscar, soit il est sincère et mes interrogations sont
encore plus vives. Mais bon, il est tôt, tout le monde n'est pas
bien réveillé, on verra plus tard.
Les jours suivant, je repose la même question aux Cheminots qui
ont le malheur de croiser mon chemin, et les réponses sont tout
aussi fantaisistes.
La halte ne serait pas vraiement fermée, mais si, un peu quand
même, enfin pas vraiment mais le train ne s'y arrête
plus... Sauf pour certains Chefs de trains qui font une exception
uniquement quand il y a un passager à prendre... Bref, une
grande confusion qui serait joyeuse s'il ne s'agissait pas de transport
public, à la base.
La cause de cette "presque" fermeture était claire : la crue du
fleuve de début décembre et l'amas de gravats
accumulés sur la dalle d'accès à la halte.
De mon côté, je souhaitais avoir l'information sur sa
réouverture prochaine, et plus le temps avançait, moins
j'arrivais à avoir une information sur sa fermeture !
J'ai hésité à rompre la traditionnelle
trève de décembre su site de la Coordination (en
décembre, aucune mauvaise nouvelle) mais je ne l'ai pas fait
car, non seulement je n'arrivais pas à avoir une info officielle
ou simplement définitive, mais je n'arrivai pas non plus
à avoir un témoignage d'un client insatisfait de cet
état de fait.
La halte de Castagniers, réouverte (une première fois,
donc) début 2005, suite à 5 ans de fermeture provioire,
n'attire pas les foules. Entretemps, le bus est passé par
là, les habitudes ont changé. Et il faut bien avouer,
qu'à la décharge du bus, celui-ci est moitié moins
cher (mais moitié plus lent) que le train pour entrer dans Nice.
Le temps passe. Et rien ne se passe. J'ai finalement la confirmation
qu'aucune note de service n'aurait été écrite
concernant cette "fermeture", pour éviter d'engager par la suite
une longue et administrative procédure de réouverture,
nécessitant l'aval de quatre ministres et deux
représentants de l'ONU, ainsi que 18 kilos de paperasse. Soit,
le but est noble, mais l'information aux usagers et aux cheminots
là-dedans ?
A ma connaissance, il y a eu trois affiches : Une à Castagniers,
vite arrachée, une à Saint-Martin-du-Var et une à
Nice.
Je vais donc faire quelques photos sur place, afin d'évaluer la situation.
J'imagine sans mal le litige entre les Chemins de fer de Provence et la
commune de Castagniers : Sous le pont, un amas de pierre recouvre le
lit du ruisseau, à tel point que le niveau du lit dépasse
le passage piétons, pourtant initialement situé en
hauteur. J'imagine la discussion entre le Syma, gestionnaire des
CP devant rendre les clefs avant le 31 décembre, la
Région PACA qui doit reprendre cet éminent dossier et la
mairie de Castagniers, pour savoir qui paie.
Comment évaluer le coût pharaonique du déplacement
d'une mini-pelle ainsi que les sommes pharamineuses de la main
d'oeuvre, puisqu'il y a au moins 45 minutes de travail ! Faudra-t-il
faire un crédit sur vingt ans ? Hypothéquer la Rame
Réversible ? Laisser en gage des enfants de Cheminots ?
J'aimerais rappeler à tout ce beau monde, à
présent que la halte vient de réouvrir après un
interminable mois de palabres, que le but d'une ligne de Chemin de fer
n'est pas tant de faire rouler des trains, mais plutôt de
transporter des passagers.
Si, si, des passagers... Vous savez, ces bipèdes humanoïdes
qui font que le train s'arrête de temps en temps et ouvre ses
portes.
Je sais, c'est chiant comme principe, mais un transport public a surtout cette vocation.
William Waechter |

Seconde
vue du passage. Au fond, l'endroit par où le sable et les
branches se sont engouffrés. Bizarrement, il n'y a pas de
barrière rigide qui aurait pu filtrer les déchets.

L'escalier

Vue hors
de la protection : C'est bien la barrière qui retient dans le
passage les détritus. Un peu de bon sens à l'installation
de la barrière aurait sans doute réglé pas mal de
choses...

Arrivé
à la halte, on soupçonne qu'une affiche a
été apposée pour signaler que la halte est
fermée... Puisque l'accès est dangereux !???

Les horaires, eux, sont toujours là. |