Le plus court chemin...
La facade de la Gare du Sud (2005)
Un début de démolition
L'intérieur, les "quais"
La verrière et le parking (côté sud)
La verrière et le parking (côté nord)
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Pour la défense des Chemins de fer de Provence, nous avons des
dossiers "simples", sur lesquels tous les défenseurs de ce train
sont d'accord, mais qui ont toujours la réticence des
décideurs (ce qui fait qu'ils n'avancent qu'à la vitesse
d'un escargot endormi) : la Coordination joue pleinement son rôle
de media synthétisant des demandes unanimes. D'autres dossiers
sont parfois plus complexes, ou semblent a priori conflictuels : La
mise en voie métrique - ou non - de l'antenne Digne-St Auban, le
passage en rive droite du Var, la jonction avec la SNCF à
Nice... Jusqu'à présent, j'ai soigneusement mis ces
dossiers de côté, en attendant qu'un consensus se
dégage. Puis le temps fait son oeuvre.
Les
dossiers complexes sont au moins aussi importants pour l'avenir de
cette ligne que les dossiers simples : Mais sans position commune des
Associations et des Cheminots, ils n'avanceront jamais. Les
décideurs ont beau jeu de pointer du doigt les dissonances.
Un
de ces dossiers, aujourd'hui, peut être synthétisé
: Celui de la Gare du Sud. Je mets un petit peu les pieds dans le plat
mais il faut vraiment que l'on avance. D'où l'objet de cette
lettre ouverte, qui va être illico envoyée aux
décideurs, mais aussi à tous les acteurs qui font que ce
train est encore "vivant" aujourd'hui.
Nous
devons raccorder les morceaux pour que cette ligne fasse partie d'un
ensemble ferroviaire cohérent du sud-est de la France à
son centre, en ligne directe.
Monsieur,
La Presse
locale en a fait largement l'écho cet été, et vous
n'êtes pas sans savoir que les Chemins de fer de Provence
subissent actuellement une pénurie de matériel roulant,
de ce fait ils ne peuvent assurer un service public optimal. Cette
situation existe en été, elle est également
vérifiable tout au long de l'année, tant sur la ligne
"urbaine" de Nice que sur le parcours intégral. Le chiffre
symbolique des 500.000 voyageurs par an ne peut, dans ces conditions,
être dépassé, malgré la demande croissante
des usagers, sans compter les lignes de cars qui doublent en partie la
ligne de chemin de fer. Les usagers demandent un moyen de transport
rapide, efficace et confortable, que seul une ligne de chemin de fer en
site propre, heureusement existante, peut leur apporter.
Une
première réponse a été prise en compte :
l'acquisition de deux autorails neufs, voire trois, pour l'horizon
2008, ainsi que la recherche d'autorails d'occasion. On parle
également d'une réelle amélioration de
l'infrastructure et des temps de
transports. L'offre suscitant la demande, le potentiel de passagers
étant bien supérieur à ceux
effectivement transportés aujourd'hui, il sera logique que cette
augmentation de la capacité suscitera un
supplément de voyageurs. Et nous ne prenons
même pas en compte un possible raccordement de la ligne des
Chemins de fer de Provence avec la SNCF à Nice et à
Digne, ce qui apporterait environ 20% de voyageurs en plus (source : La liaison existant jadis à Digne).
Au nom de
la Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence, je souhaite
attirer votre attention sur un point particulier qui risque de poser un
problème insoluble, s'il n'est pas dès aujourd'hui pris
en compte : L'impossibilité pour le terminus actuel des Chemins
de fer de Provence à Nice, la gare située rue Alfred
Binet, de gérer, tant l'arrivée du nouveau
matériel roulant, que l'afflux de nouveaux voyageurs. Cette gare
en effet, construite en 1992, ne possède que trois voies
à quai. A l'époque, elle suffisait correctement à
la demande, mais nul ne se doutait semble-t-il que la
fréquentation ferait plus que doubler en l'espace de 14 ans (de
240.000 voyageurs à 500.000). La longueur des voies, leur nombre
suffisent aux sept autorails en activité aujourd'hui. Il est
impossible d'en ajouter, ni de mettre des autorails ou des trains plus
longs à disposition des usagers dans cette gare en
l'état actuel.
Or il est impossible de l'allonger, ou de l'élargir.
A l'est de
cette gare exigüe, entre la rue Alfred Binet et l'avenue
Malaussena, existe un grand terrain et une ancienne gare (la gare du
Sud). De nombreux projets ont été et sont encore
affectés pour ce lieu. J'ai l'honneur, au nom de la Coordination
des Clients des Chemins de fer de Provence, de vous en soumettre un,
qui est compatible avec les différents projets
étudiés actuellement : Utiliser une partie de l'emprise
de cette ancienne gare pour le train.
Les Chemins
de fer de Provence pourraient retrouver leur gare historique.
Cette solution présente de multiples avantages.
La
structure est adaptée : Elle a permis d'accueillir plus de
800.000 voyageurs par an, dans des conditions satisfaisantes.
L'emplacement
est optimal : Il génère une correspondance naturelle et
simple d'accès avec la future ligne 1 du tramway.
Il n'y a
pas d'incompatibilité avec les autres projets : Un creusement
est envisagé pour un parking, la surface, tant souterraine
qu'aérienne, permet la réalisation de plusieurs projets
dans un ensemble cohérent.
Le
développement durable est assuré : L'évolution de
toute ligne ferrée est appelé à passer, tôt
ou tard, par l'électrification, et cette ligne ne fera pas
exception, le projet pour une électrification partielle
étant déjà envisagé. Ce
développement offrira un transport adéquat, en site
propre, garant de l'idée que nous partageons tous d'une grande
ville soucieuse de son environnement et de son avenir.
Sachez que
je suis le premier à regretter qu'une solution ne soit pas
possible sans en arriver à une solution qui consiste à
refaire - ou défaire - ce qui était auparavant. Je n'ai
ni votre expérience en matière de transports collectifs,
ni votre clairvoyance pour notre avenir, aussi je suis demandeur de
toute autre proposition; une solution doit, dans tous les cas,
être trouvée. En considérant que cette ligne de
chemin de fer a pour but, d'une part de relier le centre de Nice et le
tramway à sa périphérie, d'autre part, assurer une
correspondance entre Nice et Digne avec la SNCF, en garantissant aux
usagers un transport rapide et entrant dans un schéma global de
transports cohérents, cette solution a pour avantage de
résoudre l'un des paramètres sans pour autant perdre de
vue une correspondance prochaine avec la future gare centrale de Nice
(LGV Sud-Est), dont on ne sait pour le moment avec précision son
emplacement. Quoiqu'il en soit, le centre de Nice sera toujours le
centre de Nice.
Convaincus
de votre intérêt porté à cette question et
du souci que vous portez à l'avenir de vos concitoyens, nos dix
mille lecteurs du site internet de la Coordination des Clients des
Chemins de fer de Provence liront votre position à ce sujet avec un vif
intérêt.
William Waechter
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