Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence - "Faire de ce Train la fierté de la Provence !"
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 Article Création de cette page le 05/06/06 Modernisation 

COUP DE GUEULE

GERMINAL 2 : La planète des Singes

Cet article fait suite à "Germinal 2006 : Travaux in-Digne" publié le 19/01/06

Je crois que je vais ressortir ma pancarte "Tueurs de trains", même quand il s'agit de parler des soi-disant défenseurs de ce train. Quant à ceux qui s'imaginent benoîtement que la CCCP n'est la que pour faire des articles sans suite, ravalez tout de suite vos propos : Nous tenons des "affaires", nous en ferons des Dossiers prochainement, et ne comptez pas sur nous pour les lâcher avant qu'il y ait un résultat. Oui, je suis encore une fois en colère, et manifestement il y a de quoi : A Digne, la situation moyen-âgeuse des cheminots qui poussent les trains à la main perdure, et - toujours la même histoire - la situation est bloquée. Sauf que là, les coupables sont vite identifiés !

PETIT RAPPEL DES FAITS

En janvier, je fais de bêtes photos sur la ligne du côté de Digne (le train sous la neige) lorsqu'un ami me fait remarquer la curieuse manoeuvre qui suit l'arrivée du train au terminus :  Les cheminots, arc-boutés sur la remorque, la poussent  à la force des bras. Je suis sidéré, comme le sont d'ailleurs tous les clients, lorsqu'ils voient la manoeuvre. Outre une perte de temps incroyable, la manoeuvre est , on le devine aisément, éreintante. A Digne, l'été est très chaud, l'hiver est plutôt froid, quelquefois il pleut ou il neige, peu importe ! Chaque matin, la manoeuvre doit être faite... Et dans le stress s'il vous plaît, car chaque minute perdue retarde tous les trains sur la ligne (voie unique et réglement ultra-sécuritaire à la mode). Le problème est simple : A Digne, la voie unique se sépare en deux voies en cul-de-sac. Comme il n'y a ni engin de manoeuvre, ni voie d'évitement utilisable, pour faire passer la remorque derrière l'autorail, il n'y a pas d'autre solution que de le faire à la force des bras...


Qu'il faille garder le pittoresque de cette ligne, j'en suis le premier convaincu : Ne négligeons jamais le potentiel touristique de la ligne. Mais là, ou est le pittoresque ? Il ne s'agit pas de floklore provençal - à moins d'habiller les cheminots en costume local ? - mais d'une honte moyen-âgeuse qui se répercute sur toute la Provence : Comment une Région soi-disant si riche peut laisser pourrir une telle situation ? La réponse n'est pas des plus reluisante.

Le 19 janvier, je publie l'article "Germinal 2006". Il fait son petit effet. Certains décideurs semblent découvrir la situation et la jugent inacceptable. Sauf que cette situation dure depuis plusieurs années... Mais passons.

Le 24 février, le Syndicat des Cheminots relance l'affaire, par un courrier pressant à Mr Gérard Piel, Président du SYMA. Pendant ce temps, je contacte quelques connaissances "hors CP" spécialistes des Chemins de fer pour le soumettre le problème et écouter les différentes solutions proposées. Je cherche également, en vain, un équivalent sur la grande soeur SNCF, puisqu'il n'est jamais trop utile de le rappeler, les Chemins de fer de Provence sont une ligne régulière !

En mars, je compile les différentes solutions possibles au problème, adaptables à une ligne régulière. Pendant ce temps, la CFSF entreprend des travaux provisoires en créant une légère pente sur la voie de garage afin de "faciliter" la manoeuvre à bras.

IL N'Y A PAS DE PROBLEME, IL N'Y A QUE DES SOLUTIONS

Avant d'étudier les solutions, il faut prendre en compte la situation actuelle, en 2006. Oui, pour répondre à certaines questions, contrairement à l'autre terminus (Nice), il y a de l'espace à Digne, et un faisceau de voies métriques, situées au niveau du dépôt, à environ 500 mètres du terminus. Mais celles-ci sont actuellement inutilisables en l'état, faute d'entretien et de travaux. Donc, en résumé, il n'y a plus de voie de manoeuvre. Encore moins de matériel motorisé pour faciliter la manoeuvre.

Des solutions, il en existe quatre.
1 - L'utilisation des voies SNCF :  C'est la solution retenue par les Cheminots et une partie des psécialistes. Sur place, c'est une évidence commerciale : On voit enfin le train. Si la position du terminus CP avait un sens lorsqu'il y avait une liaison avec la ligne SNCF, il est bizarre aujourd'hui de voir notre petit train azur perdu au bout du quai, attendant toujours le train SNCF qui ne vient plus depuis longtemps. La solution "consiste à faire aboutir la voie métrique des Chemins de Fer de Provence devant le quai principal, face aux portes de la salle d’attente, et de créer une seconde voie « en cisaille », permettant la manœuvre des autorails et des remorques". L'inconvénient de cette solution est lui aussi aussi évident. On condamne l'hypothétique retour à la correspondance SNCF, à moins de (re) créer un sytème à double file de rails.
La seconde solution est retenue par plusieurs spécialistes :
2 - L'utilisation des infrastructures CP : Vue de loin, c'est la situation la plus évidente. Sur place, on se heurte à un double problème. Le premier est technique (la remise en état des voies), le second est commercial : Le respect des horaires. Une cisaille existe (double aiguillage et voie de garage), située environ à 500 mètres du terminus "voyageurs". Pour la remettre en service, il faut que la SNCF (ou RFF) répare la margelle qui surplombe la route. Le problème est que pour accéder à la cisaille, il faut rejoindre l'aiguille du dépôt, redescendre à la cisaille, faire la manoeuvre, revenir au dépôt, puis en gare, ouvrir les cadenas, fermer les cadenas, etc. (il faut savoir que les aiguillages CP sont manuels et fermés par un cadenas). Il y a là un sérieux défi au temps, augmenté par le fait le le train arrive souvent avec 15/20 minutes de ratard, et doit repartir presque aussitôt. Ceci est un autre dosssier, me direz-vous, mais vous connaissez l'histoire du serpent qui se mord la queue ?
3 - L'engin de remorquage (draisine) : Cette solution, qui "me" paraissait la plus simple - mais je ne suis pas cheminot ! -, se heurte à plusieurs difficultés. Un engin ferroviaire diesel doit "chauffer" avant d'être utilisé : Qui le démarre ? Ou le placer (sans voie d'évitement) ?  Et puis (voir plus bas), on peut toujours rêver avant qu'un "décideur" ne se décide à l'acheter. Même gratuit, ils trouveraient quelque chose à redire, alors...
4 - Le câble de remorquage : Pas très pratique, très "touristique", mais mieux qu'une manoeuvre à la main. Explication : " autorail + remorque  jusqu'à l'aiguille, dételage, l'autorail dégage l'aiguille, le chef fait l'aiguille, le mecano sort un cable de 5/6 metres avec boucle à chaque extrémité une boucle autour du tampon de l'autorail, une autre autour du tampon de la remorque, l'autorail repart doucement vers le butoir et tire la remorque qui roule sur la voie adjacente le chef de train régule la vitesse de la remorque avec le frein de secours (s'il existe !) on devrait approcher du butoir et faire les derniers mètres a mains d'homme. Une autre solution consisterai a souder des crochets de halage sur les cotés de la remorque et des autorails. Cette solution est souvent employée sur les chemins de fer forestier et l'était sur des E.P. avec l'aide de tourillons verticaux." Cette solution n'a pas été retenue par les cheminots.

CE N'EST PAS A UN VIEUX SINGE....

Les Cheminots, en vieux connaisseurs, n'écartent aucune solution, pourvu qu'il y en ai une !
La solution de remise en état des voies d'évitement CP (solution 2) se heurte à la réparation de la margelle. La gare de Digne mélange les voies SNCF et CP, mais aussi les compétences. Ici, RFF est clairement désigné pour faire les travaux mentionnés. Et, comme toujours, l'animal traîne la patte.  La Compagnie (CFSF), voyant le temps qui passe, se propose de réaliser elle-même les travaux !  Sur cette affaire, l'exploitant privé fait preuve d'un sens des responsabilités hors du commun.
Quant à la solution de l'utilisation des voies SNCF, c'est la solution préférée des Cheminots, et celle qui à fait l'objet d'un courrier au SYMA le 24 février...

LANGAGE SYMIESQUE

La solution qui consiste à utiliser l'emprise SNCF devant la gare (La seule gare mixte SNCF/CP "in the world" !!!) paraissait la plus compliquée à réaliser, vu les différents bien connus entre la SNCF/RFF et les CP. Or, en 2005, RFF (Réseau Ferré de France, l'équivalent SYMA pour la SNCF) donne son accord de principe à l'utilisation de l'emprise, sous deux conditions : Que RFF ne participe pas aux frais - faut pas pousser - et que l'ancienne situation puisse être aisément rétablie - au cas où l'on rétablisse la liaison Nice-Grenoble-Genève...
Donc le couple infernal CFSF/SYMA a le champ libre.  
Qui décide et qui finance ?
Nous avons ici deux cas de figure : Soit l'aménagement de la gare de Digne est considéré comme un "investissement nécessaire à l'exploitation", soit il s'agit d'une "modification de services". Dans le premier cas, le SYMA doit financer (il n'a même pas le droit de refuser, sauf à dénoncer le contrat qui le lie à l'exploitant).  Dans le cas d'une modification de services, le SYMA ou la CFSF peuvent la demander , et le délégataire (CFSF) finance, la contribution du SYMA est facultative.
Il me semble que, d'après la procédure engagée par la CFSF, ce soit la seconde option qui ait été abordée. La CFSF a proposé les travaux et un financement d'environ 50% à sa charge. A mon humble avis, l'erreur est là, et le SYMA, fort de sa position dominante, refuse le co-financement proposé. L'affaire est bloquée, comme tant d'autres.

PROCEDURE, QUAND TU NOUS TIENS !

Le SYMA est procédurier : Tout ce qui n'est pas inscrit noir sur blanc dans le beau contrat de "Délégation de Service Public"  n'a pas lieu d'être. Les Associations, les Usagers, les Cheminots peuvent s'époumonner autant qu'ils le veulent, seuls les travaux inscrits noir sur blanc seront réalisés, point final. A moins que...
Soyons procédurier également !
Ce contrat a quelques failles, dont l'une est d'être trop précis. Le rôle de chacun est tellement bien indiqué que tout ce qui n'est pas inscrit n'existe pas. Eh bien, il y a quelque chose qui n'existe pas : La manoeuvre à bras...
Je cite : "Une manoeuvre peut s'effectuer alors que les véhicules attelés à la machine ont leur freins desserrés, et que le frein à air n'est pas en service : le freinage est donc assuré alors, par le seul engin moteur. Toutefois, si la masse de la rame manoeuvrée le justifie, le mécanicien fait mettre le frein à air en action sur tout ou partie des véhicules."
En cas de manoeuvre à bras, le véhicule n'est pas attelé à la machine. Il n'y a pas de système de freinage. Cette manoeuvre est donc interdite.
La création d'une voie d'évitement permettant la réalisation d'une manoeuvre autorisée devient donc un investissement nécessaire à l'exploitation.
Le SYMA doit en assurer le financement et sa réalisation doit s'effectuer sans délai.
CQFD.

Alors, on fait quoi ?

William Waechter, le 30/05/2006


QUI FAIT QUOI AUX CP ?
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Le SYMA, Syndicat mixte a les pouvoir délégués par l'Etat (propriétaire) pour la gestion et la bonne marche des voies et des infrastructures. L'exploitation est confiée par un contrat de Délégation de Service Public (DSP) à un exploitant privé, la CFSF (groupe Veolia).
LETTRE DU SYNDICAT CGT DES CHEMINOTS DE LA PROVENCE
(version PDF)
Nice, le 24 Février 2006

Monsieur le Président,
 
Nous sollicitons par la présente votre intervention dans un dossier qui n’a que trop duré. Notre Syndicat réclame depuis de longues années la modification du faisceau de voies en gare de Digne-les-bains. Notre demande consiste à faire aboutir la voie métrique des Chemins de Fer de Provence devant le quai principal, face aux portes de la salle d’attente, et de créer une seconde voie « en cisaille », permettant la manœuvre des autorails et des remorques. Actuellement, la gare de Digne, bien que terminus de la ligne, ne dispose pas de voies de manoeuvres. Le personnel roulant doit déplacer des engins de plusieurs tonnes en les poussant à bras.
 
Cette revendication a été maintes fois portée par les élus CGT dans les différentes instances représentatives du personnel. Pendant l’année 2005, la situation semblait évoluer.
 
Dans un premier temps, la Direction nous signalait que le financement de l’opération serait assuré environ à 50% par CFTA et à 50% par le SyMA. Le procès-verbal de la réunion du CE de décembre 2004 mentionne un budget prévisionnel de 45 000 €, dont 21 000 € à charge de CFTA et 24 000 € à charge du SyMA. Mr Liguoro précisait que « le SyMA devait lancer l’appel d’offres ».
 
Par la suite, Mr Seiler nous informait lors de la réunion du CE de février 2005 de l’accord de principe de RFF pour l’utilisation de ses emprises, à la condition que l’ancienne situation puisse être aisément rétablie mais également que la Direction s’était imprudemment avancée, et que le SyMA n’était pas prêt à financer sa part, qui n’était plus que de 23 000 € d’ailleurs. Il précisait aussi qu’une réunion RFF/SyMA/CFTA devait être organisée sur le site.
 
A la réunion du CE de mars 2005, Mr Liguoro informait les Délégués que le SyMA refusait de financer sa part, et que le projet était abandonné.
 
Afin de pouvoir informer les salariés et les usagers des responsabilités de chacun dans ce dossier, nous désirerions savoir quelle est la position du SyMA à ce jour.
 
En l’attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’assurance de nos salutations respectueuses.
 
Pour le Syndicat CGT-CP 04
Christian GIRAUD
SCHEMA DES VOIES A DIGNE

gare Digne - Plan des voies

Les voies à écartement standard (SNCF) sont en gris, celle à écartement métrique (CP) sont en noir.
LEGENDE :
Zone Rouge : Retournement actuel
Zone Bleue : Solution 1
Zone Verte : Solution 2
DEMAIN LA VEILLE...

Dernier rebondissement en date : Le 31 Mai, la question a de nouveau été évoquée par le Syndicat lors d'un apéritif organisé par le SYMA: Gérard Piel a répondu que le projet est intégré dans une étude globale de réaménagement de tout le site en coopération avec la Région, le Département, la Ville de Digne et sera probablement proposé au prochain contrat de projet ente État et Région.

Une étude globale, un projet probable... Pas de doute, nous sommes bien aux Chemins de fer de Provence !