On peut confirmer également ce que beaucoup savent,
certains arrêts sont sous-exploités. Saint-Sauveur, par exemple, située
devant le Centre Commercial de Lingostière, n’est qu’à la 14ème place ! | LE TOP TEN DES GARES
Ayant
eu, plus ou moins clairement, les autorisations nécessaires et
partielles de la part des Chemins de fer de Provence et d’Artenice pour
vous informer des résultats d’une enquête mystérieusement
« confidentielle », il est intéressant de commencer par les
principaux points de fréquentation et déterminer ainsi pour la première
fois les dix arrêts les plus fréquentés de la ligne (sens montée). Même
si ce classement est basé sur des chiffres datant d’octobre 2005, voici
le « top ten » des gares et haltes des CP :
1 - Nice-Provence 2 - Colomars 3 - Digne 4 - Gambetta 5 - La Madeleine 6 - Lingostière 7 - Puget-Théniers 8 - La Vésubie (Plan du Var) 9 - Annot 10- Saint-Isidore
Peu
de surprise à ce niveau, si ce n’est que le terminus de Nice capte
46.4% de la clientèle, alors que la halte de Gambetta, à 300 mètres et
plus proche des arrêts de bus, n’en capte que 3.2%. Mais nous verrons
plus loin l’explication surprenante de ce curieux phénomène. Pour
les arrêts que je fréquente quotidiennement, je suis étonné cependant
que Saint-Martin du Var (13ème) soit moins bien classée que
Plan-du-Var. On peut confirmer également ce que beaucoup savent,
certains arrêts sont sous-exploités. Saint-Sauveur, par exemple, située
devant le Centre Commercial de Lingostière, n’est qu’à la 14ème
place ! Enfin, certains chiffres ne sont
pas représentatifs car l’enquête n’a pas pris en compte les mineurs.
Or, la ligne étant à proximité de lycées et collèges, tant à Nice qu’à
Digne d’ailleurs, ceci fausse particulièrement certains résultats. Les
lycéens et collégiens sont nombreux à prendre ce train !
| 1- Nice-Provence
2- Colomars
3- Digne
4- Gambetta
5- La Madeleine | UNE POPULATION JEUNE
Cette
enquête permet de faire taire définitivement et avec force deux idées
reçues concernant ce train : Train pour les vieux, train
touristique… Les chiffres démentent.Une
comparaison « population du département 06/passagers CP »
fait ressortir que ce train concerne avant tout les jeunes et les
actifs :Les 18-24 ans représentent 31% des passagers, alors qu’ils ne sont que 9% de la population des Alpes Maritimes.La
catégorie socio-professionnelle la plus représentée est celle des
employés (39%) alors qu’ils ne sont que 18% dans le département 06.En revanche, les 65 ans et + (28% du département) ne sont représentatifs que pour 9% de la fréquentation de la ligne.Concernant
la proportion de touristes, il faut nuancer les chiffres bruts pour
deux raisons : L’enquête a été menée en octobre, d’une part, même
si octobre 2006 a globalement bénéficié d’un temps chaud et ensoleillé.
D’autre part, les Chemins de fer de Provence refusent à tour de bras,
faute de transport adéquat et suffisant, les groupes de touristes.
Ceci
dit, la population recensée aux CP est à 77% urbaine et prend le train
à 44% pour se rendre au travail (24% pour les démarches courantes, 16%
pour le loisir). L’anecdote du jour est la
question « pour vous rendre au collège, lycée, faculté » qui
recueille tout de même 16% des réponses alors qu’aucune université
n’est accessible par le train et que les mineurs sont exclus du
sondage… L’éducation nationale aurait-elle du souci à se faire ?
La
majorité absolue des passagers prend ce train quotidiennement
(53%) ! Ca peut surprendre ceux qui voient encore le train des
pignes avec un panache de fumée blanc, non ?
| La majorité absolue des passagers prend ce train
quotidiennement (53%) ! Ca peut surprendre ceux qui voient encore le
train des pignes avec un panache de fumée blanc... | Moyen de transport utilisé en direction de la gare : 50% à pied.
Moyen de transport utilisé à l’arrivée : 67% à pied.
Taux de correspondance avec la SNCF : entre 0 et 3% !!! | DECONNEXION DES TRANSPORTS PUBLICS
Particulièrement
criant à Nice, l’absence d’entente entre les différents opérateurs de
transports publics, entraînant un nombre incroyable d’aberrations et de
non correspondances que seul un habitué peut comprendre (et haïr
aussi…), sont résumées dans cette enquête.
Voici une conclusion particulièrement accablante qui en dit long : Moyen de transport utilisé en direction de la gare : 50% à pied. Moyen de transport utilisé à l’arrivée : 67% à pied. Taux d’utilisation des bus, à Nice pour la correspondance : Entre 12 et 15% Taux d’utilisation des bus, à Carros : Entre 3 et 8% Taux de correspondance avec la SNCF : entre 0 et 3% !!! Cars départementaux : moins de 1% !!! Ce
qui explique, par exemple, la sous-exploitation de la halte de
Nice-Gambetta, pourtant située devant l’arrêt de bus de deux grandes
lignes urbaines. Si les transports à Digne sont à peu près
cohérents, dans les alpes maritimes par contre, nous avons une Région,
un département, des communautés de communes qui dépensent sans
concertation des sommes importantes pour des transports concurrents
(tous), inadaptés (surtout les cars départementaux) et sans liaisons
entre eux (le cas du futur tramway de Nice, réservé aux seuls niçois
intra-muros, sera un cas d‘école pour la France entière…)
Savoir
que ce train arrive à attirer près de 500.000 utilisateurs par an, avec
des correspondances si mal agencées que plus de la moitié utilisent la
marche à pied pour emprunter les CP (et leur matériel roulant vétuste
et insuffisant) relève du miracle, et prouve bien, si besoin est, le
potentiel extraordinaire de ce moyen de transport, modernisé et –
surtout – en correspondance avec les autres transports en commun.
Au
vu de ces chiffres, le potentiel envisagé de passagers transportables
par an, entre 800.000 à 1.200.000, est largement sous-estimé… | Chef de Train
Chef de Gare | ALORS… HEUREUX ?...
Mmm…
Pas vraiment. Pourtant, on l’aime bien, ce train, et on a tendance à ne
pas en dire trop de mal. Au vu des turpitudes passées, la simple idée,
ou réminiscence de la possibilité d’un arrêt pur et simple du service
(la fameuse épée de Damoclès qui pend, mais moins qu’avant, au dessus
de ce train depuis 80 ans) fait que les propos négatifs des clients
sont mesurés. La société Artenice qualifie l’évaluation globale
(7.46/10) de « médiocre ». Pour étayer ses propos, elle a
fait un petit comparatif (non inclus dans le rapport) avec une autre
enquête menée sur des trains d’Ile de France : Les résultats sont
comparables. Or, il semble raisonnable de penser qu’il n’y a pas le
côté « affectif » là-bas pour compenser les réponses.
Mais
ce qui remonte réellement la note globale, ce sont les cheminots,
principalement à bord du train (et ce qui, sans doute, sauve aussi le
métier très apprécié de Chef de Train !). Leur capacité à
renseigner est évaluée à 8.82, contre 8.17 pour le personnel en gare,
et 8.02 pour les renseignements téléphoniques. Notons que tous
ces scores sont qualifiés de « bons ».
En point
secondaire, il est noté la facilité d’accès à la gare (7.66). Mais
comme plus de la moitié des passagers viennent à pied… La propreté
dans les trains et en gare est qualifiée de « correcte », ce
qui, quelque part, est à saluer. Les rames et les gares, si vétustes
soient-elles pour certaines, sont effectivement propres (les vitres des
trains aussi). La SNCF peut méditer là-dessus. | Ce qui remonte réellement la note globale, ce sont les cheminots, principalement à bord du train | Le troisième motif d’insatisfaction est assez ironique,
puisqu’il s’agit de la cause des 2 premiers : La vétusté des
installations ! | …OU PAS ?
On vient de le voir, ce qui remonte la note globale est essentiellement dû au facteur humain.
Les
problèmes inhérents aux Chemins de fer de Provence ont pour causes le
manque de matériel roulant et la vétusté (de tout…), ce qui amène en
logique conséquence les deux principaux motifs d’insatisfaction :
le retard des trains (71%) et le manque de place (25%). Rien que du
bien logique et connu là-dedans. Le troisième motif d’insatisfaction
est assez ironique, puisqu’il s’agit de la cause des 2 premiers :
La vétusté des installations ! (20%) Suivent le manque de fréquence des trains (9%) et l’amélioration des correspondances (7%).
Si
le renseignement (par le personnel) est bien noté, l’information
statique en gare bénéficie de moins de clémence. Mais ce sont les
trajets en train qui sont le plus mal notés. La fréquence de passage
des trains (pourtant améliorée en zone niçoise) obtient le mauvais
score de 5.64, suivie par la ponctualité (5.67), le rapport
qualité/prix (7.00) et la rapidité du trajet, dans une moindre mesure
(7.20). Pourtant, comme le note si justement le rapport, nous sommes là
« au cœur des attentes primaires des voyageurs ».
|
| | SERVICES COMPRIS !
Quels
services y-a-t-il en gare ? Ils sont au nombre de quatre :
Les distributeurs automatiques (utilisés par 20% des sondés), les
cafés/restaurants « dans » les gares (15%), les toilettes
(13%) et la boutique souvenir (1%). Quant aux principaux services
demandés, les sondés en ont profité pour évoquer tous les points
d’amélioration possible… Se détachent tout de même les distributeurs de
boissons (19%) et les commerces (15%). La climatisation n’obtient que 10% des souhaits, mais il faut avouer qu’en octobre, elle n’est plus indispensable…
Les
distributeurs de boissons, pourtant rares, ont la cote suivis par les
commerces dans les gares, qui sont de moins en moins nombreux. Quant à
la boutique souvenir… Je pense au set de gobelets en plastique bleu
pâle ! Il est étonnant, d’ailleurs, que les Chemins de fer de
Provence, exploités par une société (Véolia) pourtant au fait des
techniques de vente, laissent à l’abandon des secteurs aussi
générateurs de plus-values, tels que les boissons, les cadeaux, ou… les
trains typiquement touristiques. | Il est étonnant que les Chemins de fer de
Provence laissent à l’abandon des secteurs aussi générateurs
de plus-values, tels que les boissons, les cadeaux, ou… les trains
typiquement touristiques. | DE L’IMAGE A L’AMOUR
Plus
qu’un plébiscite, c’est une véritable déclaration d’amour des passagers
envers « leur » train qui est témoignée dans ce court
chapitre. A la question : « Etes-vous d’accord pour dire
que les trains de cette ligne contribuent au développement de
l’économie durable ? », 95% des sondés sont assez ou tout à
fait d’accord. A la question : « Etes-vous d’accord pour
dire que les trains de cette ligne participent à la préservation du
patrimoine et de l’environnement ? », 96% des sondés sont
assez ou tout à fait d’accord.
Ce train, c’est évident, on l’aime ! | A SUIVRE…
Au-delà
des synthèses et recommandations (voir encarts), il transparait, au vu
de ce sondage, dont la valeur se limite toutefois à l’échantillon de
personnes interrogées à une période donnée (octobre 2006), que ce
train, si cher à notre cœur, souffre de sa vétusté. Améliorer,
diversifier et moderniser l’offre suffirait à satisfaire la clientèle
actuelle. Les retards, manque de fréquence, inconfort et autres
lenteurs ne seraient plus que de mauvais souvenirs. Le reste ne
dépend pas – ou pas seulement – des Chemins de fer de Provence. Pour la
clientèle actuelle et potentielle, le mauvais rapport qualité prix ne
peut trouver de solutions sans une politique tarifaire globale, à la
fois au niveau de la Région (pour les trajets interdépartementaux) et
des Communautés de Communes. Comment expliquer, par exemple, qu’un
trajet Nice-Plan-du-Var revient mensuellement trois fois plus cher par
train+bus que par bus seulement ? La rapidité (relative) du train
ne peut pas être son seul argument. Quant à la possibilité de capter
une nouvelle clientèle, et ceci est valable pour tous les transports en
communs, il suffirait que les instances politiques locales s’entendent,
plutôt que de jouer à se faire la concurrence avec nos sous… Quitte
à me répéter et à passer pour un extrémiste, le jeu stupide qui
consiste à mettre des cars en concurrence avec les trains, avec les
mêmes arrêts et aux mêmes horaires nous coute cher économiquement, nous
coûte encore pus cher énergétiquement et n’apporte rien politiquement
(si… quelques sarcasmes !). En attendant, las de comprendre les
différents tarifs incompatibles autant que les horaires pour se rendre
– quand c’est possible – d’un point A à un point B, malgré la pléthore
théorique de transports en communs, il n’y a rien d’étonnant que les
azuréens et les provençaux continuent d’utiliser leur voiture. Il
m’arrive même, parfois, de les envier… |
|
LES 5 POINTS LES PLUS IMPORTANTS A CHANGER
1 – La ponctualité des trajets
2 – la rapidité des trajets
3 – La fréquence des trajets
4 – Le confort du train
5 – La propreté du train
| LE CALENDRIER
Il y a eu un sondage en octobre 2006, suivi d’une réunion
« pour remettre les résultats de l’enquête » en janvier 2007.
Et puis… ? Tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à ce
train attendent une prochaine réunion, dans le but d’améliorer les
choses. C’est, en principe, l’objectif de ce genre d’initiative. Or, en
juin 2007, rien de nouveau sous le soleil. Pourtant, la
« Délégation de Service Public – DSP », le
« contrat » qui lient l’exploitant et le gestionnaire des
Chemins de fer de Provence comporte pas moins de 11 pages sur le sujet
avec un calendrier précis. Il est également indiqué dans le document
que « les prochaines vagues d’enquête devront permettre d’évaluer
l’évolution de la satisfaction des clients et en particulier l’impact
des actions correctives mises en place ». Il serait donc sympathique qu’une suite rapide soit donnée, non ? | LES QUOTAS
Page 7 du baromètre de satisfaction voyageurs (format PDF)
| SYNTHESE ET RECOMMANDATIONS D’ARTENICE
Jeune et active, voilà ce qui caractérise la population voyageant sur la ligne des Chemins de fer de Provence. 64% des utilisateurs sont des actifs et 31% ont entre 18 et 24 ans, population largement sur-représentés par rapport au poids qu’elle représente au sein de la population des Alpes Maritimes.
Ceci induit une utilisation essentiellement locale de la ligne : 77% des voyageurs sont des représentant de la zone urbaine de Nice.
L’activité touristique de la ligne représente 16 % des motifs de voyages.
Autre caractéristique de la ligne, le poids prépondérant des voyageurs quasi- quotidiens : 53% utilisent la ligne entre 3 et 5 fois par semaine.
Avec des utilisateurs réguliers, la ligne ne bénéficie pas, paradoxalement, d’un nombre important d’abonnés (9%), les voyageurs privilégiant plutôt la carte de 10 titres de transport : 57 % des interviewés ont acheté une carte 10 de coeur.
Avec une évaluation globale de 7,46/10, les Chemins de Fer de Provence bénéficient d’une évaluation plutôt « moyenne ».
Le principal point fort des Chemins de Fer de Provence est son personnel et plus particulièrement sa capacité à renseigner, notamment à bord des trains (attente la plus forte), comparativement à celle du guichet et en gare. L’achat à bord est privilégié pour 55% des voyageurs.
Les autres thématiques abordées constituent des points d’amélioration: -les attentes inhérentes au trajet en lui-même sont les plus importantes, à savoir, la ponctualité, la fréquence, la rapidité, mais aussi le confort et la propreté à bord des trains, ainsi que le rapport qualité-prix ; -l’information commerciale (tarifs, abonnement), sur les horaires et en situation perturbée constitue un axe d’amélioration secondaire même si cette dernière est particulièrement mal notée.
Trois profils de voyageurs se dégagent en fonction de la fréquence des voyages :
. Les quotidiens Ce sont des actifs ou des étudiants, ils résidents sur la zone urbaine de Nice. Ils acquièrent leur titre de transport principalement par carte de 10. Leurs exigences concernent essentiellement le transport en lui-même : ponctualité, fréquence, rapidité des trains, sont des thématiques sur lesquelles ils sont particulièrement critiques. Ces clients regrettent aussi le manque de propreté et de confort à bord des trains.
. Les réguliers Voyageant 1 à 2 fois par semaine, les utilisateurs réguliers utilisent la ligne pour des démarches courantes en journée et en dehors des heures de pointe.
Leur commune de résidence est plutôt située dans l’arrière pays.
Ces derniers déplorent principalement le manque de ponctualité et la faible fréquence des trains. Les voyageurs réguliers ont également une plus mauvaise perception du rapport qualité/prix.
. Les occasionnels Les
utilisateurs occasionnels sont en plus forte majorité des retraités qui
voyagent essentiellement pour le tourisme et les loisirs. Leur lieu de
résidence se situe davantage dans l’arrière pays, voire hors du
département.
Il s’agit d’une clientèle captive qui évite les
désagréments des heures de pointe et qui a globalement une meilleure
opinion des différentes thématiques abordées lors de l’enquête
(personnel, trajet, propreté, confort).
Ces derniers sont
davantage à la recherche d’une information claire et précise sur les
tarifs, les abonnements mais aussi sur les horaires et arrêts desservis.
Pages originales en PDF
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