Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence - "Faire de ce Train la fierté de la Provence !"
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 Compte-rendu Création de cette page le 20/04/06 Politique 

C'EST AU PIED DU MUR...
...QU'ON VOIT LE MIEUX LE MUR !
Les Chemins de fer de Provence touchent enfin TER

Le 18 Juillet 2006, les décideurs ont officialisé, en gare de Nice-Provence, le passage de flambeau entre le SYMA et la Région (voir également l'article SOUQUEZ FERME, TER EN VUE). Cet apéro pour l'occasion, appelé pompeusement "manifestation" (j'ai failli venir avec des banderoles...), symbolise l'accord de l'Etat pour se débarrasser de la ligne et celui de la Région PACA pour l'accueillir... Avec une joie toute relative.


MICHEL VAUZELLE ET SON ORCHESTRE

La symphonie n'a pas eu de fausse note : Dès 11h00, les "petites mains" ont installé le kit "Conseil Régional" en bout de quai; kit composé d'un pupitre, de la sono-qui-va-bien, d'une table, de porte drapeaux avec petits drapeaux de la Région (j'ai failli en piquer un, mais j'ai résisté...) et d'une jolie banderole. La banderole a eu un mal fou à se laisser accrocher, et il a fallu batailler ferme pour la faire tenir.  Les techniciens ont dû en avoir un mauvais souvenir, car ils l'ont carrément laissé en repartant.
Pendant ce temps, Dominique, de la Brasserie de la Gare toute proche, installait dans le hall de la gare le stand le plus apprécié après les discours, celui des apéros et petits fours. Je prenais des photos sur le quai lorsque Gérard Piel s'est déplacé pour me souhaiter la bienvenue. Je suis humain... Le geste m'a fait plaisir.

A  11h30, heure annoncée, une partie des invités étaient encore dans les embouteillages à Nice.  C'est en discutant avec la Directrice du SYMA, Michèle Peron, près de la porte de sortie (pour profiter du courant d'air relativement frais), que j'ai vu arriver le gros de la troupe, à savoir l'adjoint au Préfet, Michel Vauzelle, Patrick Allemand, et d'autres que je n'ai pas trop reconnu. Le comique de la situation a été que chacun m'a donc serré la paluche, après avoir reconnu mon interlocutrice.

11h45, l'orchestre était au complet (Conseil Régional, Conseils Généraux, représentant du Ministre, représentant de la Mairie de Nice), la symphonie pouvait commencer. Gérard Piel a commencé par un discours sobre et court, qui ne vous apprendra rien si vous suivez régulièrement les infos de ce site, mais qui a plus à tout le monde. Il n'a pas manqué d'insister sur le fait que l'Etat  doit 6 millions d'euros au Syma, mais je doute que ceci ait un grand effet, étant donné que le ministre Christian Estrosi n'était pas là (il était représenté). Aucune fausse note.
Michel Vauzelle a ensuite pris la parole : Il a d'abord brossé tout l'historique de la ligne, et nous savons tous que l'historique des Chemins de fer de Provence, c'est long... Dans un esprit plus politicien que Gérard Piel, Michel Vauzelle en a profité pour rappeler les investissements de la Région dans le département des Alpes-Maritimes (les Niçois n'aiment pas trop être assujettis à Marseille), du lycée de Drap aux TER de la SNCF. Sur ce dernier point, il y a eu quelques flottements du côté des cheminots lorsque notre homme a rappelé que la Région avait investi dans plus de 500 TER et que cela allait continuer. Nous, on en réclame seulement 7 et on en aura deux... Arpès l'essentiel très axé "Nice", une parenthèse sur le rôle du train contre la pollution et pour la santé, il a finalement abordé ce que j'attendai beaucoup, le rôle primordial du développement "au delà de Digne" et a même pour la première fois retourné le problème dans le bon sens, à savoir parler du désenclavement de Nice (et non de Digne) en créant la diagonale (voir l'article LA DIAGONALE DU FOU) qui permettra de créer une alternative à l'axe ferroviaire PARIS-LYON-TURIN.
Le discours était bien écrit, quoiqu'un peu long, et très correctement documenté. Mes amitiés au scribe de l'ombre.

12h20, fin des émissions, tout le monde est passé au stand 51...


LES IMPRESSIONS

Par le petit bout de la lorgnette...
J'ai trouvé que Michel Vauzelle ne bondissait pas vraiment de joie à l'idée que la Région reprenne cette ligne. Cela peut être bon signe : S'il espère en faire un moyen de transport  adapté au XXIème siècle, il a en effet  besoin d'avoir le chéquier à portée de mains. L'état , puis le SYMA, ont un peu laissé la ligne dans l'état où ils l'avaient trouvé en 1933. On comprend, alors, qu'il n'ait pas manifesté un enthousiasme débordant. Sans compter que la Région va devenir très vite la prochaine cible de la CCCP, ce qui fait toujours peur... ;-)
Le journaliste de Nice-Matin s'est fait discret, mais les cameramans de France 3 ont apparemment plus apprécié les trains que les discours. Ils ont passé le plus clair de leur temps à filmer les arrivées et départs d'autorails !
Patrick Allemand a paru totalement absent et fermé; il n'a d'ailleurs à ce jour fait aucun commentaire sur sa présence le 18 juillet en gare des Chemins de fer de Provence. S'il n'aime pas ce train, il n'aurait pas dû venir.
Deux absents se sont fait remarquer par leur "représentation"; Christian Estrosi, ministre et donc, on peut comprendre qu'il ait d'autres occupations; d'autant plus qu'il doit se souvenir de l'accueil sous les huées qu'il a eu lors de l'inauguration de la ligne Cannes-Grasse l'an dernier;  Jacques Peyrat, Maire de Nice, qui n'aime pas ce train, et qui n'est pas venu, logique à défaut d'être normal.
11h00 : La préparation du stand

On peut remarquer l'absence total de trains en gare : En semaine, tous les autorails sont de service en permanence.
11h45 : Les discours

Au premier plan, la X-301 vient d'arriver : Elle écoute, mais a encore de beaux jours devant elle.
12h30 : L'apéro

Un épisode qui a toujours autant de succès !
Pendant ce temps, sur les quais...

Pendant ce temps, sur les quais, l'équipe de France 3 a filmé le départ du 12h45. La X-306 attend sagement le départ de 14h00.

LES FAUSSES NOTES

On a tous intérieurement râlé sur l'intérêt relatif de ce genre de réunion. Moi le premier, en bon français. C'est sûr, ce n'est pas ça qui fait avancer le schmilblick. Mais en réfléchissant un peu, je me suis dit que l'on aurait encore plus râlé s'il n'y en avait pas eu.  Passage obligé, donc, pour symboliser le troisième changement majeur dans la gestion de la vie des Chemins de fer de Provence.

Même si la "manifestation" a été globalement bien perçue, j'ai trouvé extrêmement regrettable que les discours aient été retardé par des problèmes d'embouteillages sur la voie Mathis. Même si cela peut faire prendre conscience aux décideurs des problèmes routiers dans Nice, les participants, autant décideurs, politiques, qu'associatifs, auraient pu au moins prendre le train pour venir !
Toute personne habitant ou travaillant le long ou à l'est du Var (le fleuve, pas le département) aurait très bien pu se garer à Lingostière, prendre le train à 11h07 (arrivée à Nice à 11h24), puis prendre au retour le train de 12h45 ou 14h00.
Je n'arrive pas à comprendre ces gens qui prennent leur voiture pour défendre une ligne de chemin de fer. Désolé.

L'autre fausse note est le retard pris dans la décision de la Région pour le choix du constructeur dans l'acquisition, promise depuis maintenant presque deux ans,  des deux rames neuves (+ une option). Annoncée "au printemps 2006", puis dans le courant de l'été, la décision sera prise effectivement "à l'automne", sans plus de précisions. D'ici à ce que tout ceci soit renvoyé en 2007, il n'y a pas loin.

UNE NOUVELLE PAGE

Après la Compagnie des Chemins de fer du Sud de la France (privée), l'Etat, le Syma (sous contrôle de l'Etat), la Région PACA va écrire une nouvelle page de l'histoire des Chemins de fer de Provence. Il ne reste plus qu'une dernière formalité pour que cela soit effectif (validation par le Conseil d'Etat).
La rénovation des voies et des gares se fera sans doute, puisqu'un budget de 50 millions d'euros est envisagé, avec à la clef  le passage de la ligne en rive droite du Var (toujours le fleuve,, toujours pas le département...).  Un budget enfin important, sans commune mesure avec le dernier "plan 2001-2006" de 6 millions d'euros (vente de la gare du Sud déduite).
Le bât blesse, par contre, au niveau du matériel roulant : Nous l'avons dit, tout le monde le dit d'ailleurs, les deux autorails neufs promis n'arrrangeront pas grand-chose à la situation : Les autorails existant sont en fin de vie. Et là, j'entends déjà les décideurs me dire : " Oui, mais il faut financer tout cela".

D'accord.

Lorsque l'Etat a repris la ligne, en 1933, il a commandé 12 autorails neufs (de grande qualité).
Deux commandés en  octobre 1934, livrés en février 1935.
Quatre commandés en juin 1935, livrés en novembre 1936.
Six en mai 1939, devant être livrés en mai 1940... La guerre a retardé leur livraison.
Il y avait moins de 200.000 voyageurs par an.

Lorsque le SYMA a repris la ligne, en 1968-72, il a commandé 6 autorails neufs (de moindre qualité).
Deux commandés en novembre 1970, livrés en décembre 1971 et avril 1972.
Deux commandés en 1971, livrées en octobre et décembre 1972.
Deux commandées en 1976, livrées en mars et avril 1977.
Il y avait 200.000 voyageurs par an.

Lorsque la Région reprend la ligne, en 2006-2007, elle commande 2 autorails neufs (doubles).
Deux commandés "à l'automne 2006", livrés, on l'espère, en 2008 (prévus en janvier 2008).

Voilà pourquoi, lorsque l'on parle de modernisation sur cette ligne, je trouve encore que ça sonne faux.
William Waechter