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Article | Création : 20/03/08 | / | Dossier 2 "Haltes fermées" |
votre commentaire ? | par William Waechter |
NOTE : Les "Dossiers de la Coordination" se concentrent sur les actions prioritaires à mener sur la ligne (points noirs). La liste des "dossiers" sera créée au fur et à mesure, courant 2008. Pour chaque point noir, nous nous focalisons sur exemple-type. Ce principe évite les dispersions sur les différents problèmes de la ligne, si nombreux qu'il est impossible de les traiter tous correctement. Les "dossiers" sont numérotés par thème. Chaque cas similaire sera numéroté. L'idée finale sera de faire une liste exhaustive de tous les points noirs de la ligne, mais seul le point focal sera traité par la Coordination de manière détaillée. Un suivi particulier est assuré pour chaque "dossier", qui comprend au minimum un article détaillé, des courriers et actions de terrain. C'est pourquoi le nombre de dossiers ouverts simultanément sera directement liés au nombre de membres de la Coordination pouvant les traiter. VOIR LA LISTE DES DOSSIERS (disponible en avril 2008) |
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PONT CHARLES-ALBERT Entre hypocrisie et insouciance... |
Le "Cas" Pont Charles-Albert ------------- Pour réouvrir la halte, il suffirait juste d'un pot de peinture blanche... et respecter la loi ! ![]() PONT CHARLES-ALBERT : Vue d'ensemble du carrefour (en jaune, la voie ferrée) Au kilomètre 22,612 - le kilomètre zéro étant la gare du Sud à Nice - un pont enjambe le fleuve Var sur lequel une route part à l'assaut de la vallée de l'Estéron. En rive gauche, l'amorce du pont est traversée par une ligne de Chemin de fer que l'on ne vous présente plus. Immédiatement au sud du pont, côté ligne évidemment, un petit abri surmonté d'un écriteau annonce une halte fantôme, dont le quai est généreusement grillagé. Cette halte, autrefois appelée "la Roquette", porte aujourd'hui le nom du pont qu'elle côtoie. Si vous vous arrêtez un moment à cet endroit, plusieurs choses curieuses ne manqueront pas d'éveiller votre curiosité: D'une part, cette halte, bordée d'un trottoir qui traverse le pont, arbore un panneau "halte provisoirement fermée"; pourtant, les trains s'y arrêtent... presque. La fréquentation des véhicules routiers est soutenue. Pour preuve, les abords du pont et le carrefour avec la RD 6202 (ex - nationale 202) ont été récemment réaménagés, avec deux ronds-points, et toute une panoplie de protections, plots en plastique, voie centrale, ralentissements; pourtant, le passage sur la voie ferrée est signalé par une simple croix de Saint-André vieillotte. Aucune barrière, aucun feu, aucune protection active. Vous trouvez ça bizarre... et vous avez raison. La situation est pour le moins anachronique. ![]() ![]() La halte du Pont Charles-Albert à été ouverte dès l'inauguration de la ligne, le 7 juin 1892. Son utilité: Desservir les deux rives du Var, grâce à l'un des rares ponts qui enjambent le fleuve. Après avoir connu des extensions en 1898 et ![]() En mars 1997, une jeune fille qui attendait l'autocar près de St Blaise, se trouvant sur la voie des CP, a été tuée par un autorail (voir communiqué du GECP et Commandement 11). A la suite de ce tragique accident, 21 haltes plus ou moins concernées par des raisons de sécurité ont été fermées "provisoirement" entre mai et décembre 2000. Située en bordure de "nationale", la halte de Pont Charles Albert est en attente de réouverture depuis cette date. De toutes les haltes fermées, elle a toujours été la plus fréquentée. ![]() ![]() Contrairement aux quatre passages à niveau au départ du terminus à Nice, le PN du Pont Charles-Albert n'a jamais été protégé par des barrières. Par contre, comme les quatre passages à niveau de Nice, il est de plus en plus fréquenté, tant par les trains que par les véhicules routiers. Ce croisement rail-route présente des particularités peu sécurisantes (et c'est un euphémisme). La voie ferrée coupe la départementale 2209 qui emprunte le pont (et inversement...) et longe la 6202. Le "stop" du carrefour se retrouve environ 1 mètre 50 après la voie ferrée. Cette configuration, liée à une longue ligne droite de part et d'autre du pont et une visibilité correcte, font que le train comme les voitures arrivent à bonne allure aux abords du carrefour. Afin de ralentir les automobiles, deux ronds points viennent d'être créés. Mais le plus incroyable est que l'on a aussi obligé le train à "marquer quasiment l'arrêt" (ralentissement à 4 km/h) sur le passage à niveau. Les photos centrales vous aident sans doute un peu à comprendre la configuration particulière de ce carrefour. Pour comprendre les accrochages de tôles assez fréquents, imaginez vous passant le pont en voiture, puis obligé de chevaucher une voie ferrée pour marquer le stop (pas le choix, la bande blanche est matérialisée juste après la voie ferrée). Le flot de voiture étant assez conséquent, vous patientez. Et là, tournant la tête à gauche, vous voyez arriver un autorail, tous feux allumés, à 80 km/h. N'étant pas censé savoir que le train va s'arrêter pour vous (c'est plutôt rare en France), vous paniquez, reculez, et... Emboutissez la voiture juste derrière vous! ![]() ![]() Depuis de nombreuses années, les Associations (GECP et AAR) réclament, tant la réouverture de la halte qu'une sécurisation réelle du passage à niveau (aux Chemins de fer de Provence, on est loin de demander la suppression des PN, on demande déjà qu'ils soient aux normes!!!). Sans succès. J'ai moi-même interpellé nos décideurs, à plusieurs reprises et lors de Comités de lignes, sur le "cas" Pont Charles-Albert. Au temps du Syma et de la DDE, chacun se rejetait mutuellement la balle. Puis la Nationale 202 est devenue départementale (6202), les CP sont passés sous contrôle de la Région. Le jeu a repris de plus belle, (on ne change pas une méthode gagnante) entre le Conseil Régional et le Conseil Général 06. Entre-temps, les fréquentations routières et ferroviaires ont augmenté, les règlements se sont durcis... ailleurs en France. Car par chez nous, c'est toujours le grand dialogue de sourds. Quand on leur parle de la halte, ils nous répondent "passage à niveau". Quand on leur parle "passage à niveau", ils noient le poisson ou se réfugient derrière des promesses sans suite. Le 3 mars 2005, la subdivision des Grand Projets Routiers et Transports de la Direction Départementale et Communications m'écrivait cette phrase succulente: "Une réflexion est en cours avec le Conseil Général pour dégager une solution satisfaisante répondant aux problèmes de sécurité du carrefour RN 202 et RD 2209, et dans une perspective d'une mise en conformité du passage à niveau". On peut comprendre deux choses: D'une, ils prennent le temps de réfléchir (3 ans...). De deux, le PN n'est pas conforme à la loi. Et loin s'en faut, d'ailleurs! Quant à la réouverture de la halte, il ne manque - selon le Conseil Régional - qu'un... Passage piétons! Passage piétons que le Conseil Général refuserait, sous prétexte d'une zone rurale, alors que deux autres passages piétons ont été créés dans des configurations similaire, l'un deux kilomètres au nord, l'autre (en plein virage sur une route à 3 voies!!) six kilomètres au sud... Pour des arrêts de bus le long de la voie ferrée. ![]() ![]() Trois faits m'ont incité à envoyer un courrier, dont le modèle est en partie droite, aux autorités (Conseil Général 06, Conseil Régional, Communauté de communes de Nice Côte d'Azur, Mairie de la Roquette sur Var). - Le Conseil Général a créé en fanfare, en février 2008, une route longeant le Var en rive droite, ce qui augmente considérablement le trafic routier sur le pont. - Les parties routières de ce carrefour sont en cours de réaménagement, afin de limiter la vitesse des voitures et sécuriser les accès... routiers. - J'ai accumulé suffisamment de renseignements pour écrire en bonne connaissance du sujet. Le courrier se veut technique, concret et précis, séparant nettement le problème de la halte de celui du carrefour. Nous connaissons les solutions, je demande simplement quand elles seront appliquées. En attente de réponse... | LES FERMETURES DE HALTES EN 2000 ![]() 1ere vague... ... et 2eme vague. ![]() PONT CHARLES-ALBERT ![]() Le PN avec arrivée du train ![]() Passage du train devant la halte ![]() La halte, vue sud ![]() Le carrefour vu de la halte ![]() La halte, vue nord ![]() La halte, vue est ![]() Le passage à niveau ![]() Le quai de la halte LES CONFIGURATIONS SIMILAIRES ![]() La Manda: Le PN vu du quai 2 et le passage piétons (à droite) ![]() Saint-Joseph: l'arrêt de bus (ouvert), le passage piétons, la halte ferroviaire au fond (fermée) ![]() Baus-Roux: l'arrêt de bus (ouvert), le passage piétons, la halte ferroviaire au fond (ouverte) | LA LETTRE AU CONSEIL GENERAL DES ALPES-MARITIMES (envoyée le 12 mars 2008) Messieurs, Nous souhaitons attirer votre attention sur la situation actuelle au lieu dit du Pont-Charles Albert (commune de la Roquette-sur-Var), principalement au carrefour ouest du pont (rive gauche) avec la RD 6202. Des riverains et lecteurs de nos sites nous font part régulièrement depuis de nombreux mois de leur étonnement face à la gestion de ce carrefour. Or la situation a changé au 9 février 2008, par l’augmentation significative de la circulation routière sur le pont, avec l’ouverture de la 6202 bis en rive droite du Var. C’est pourquoi j’ai le plaisir de solliciter votre avis sur deux points que nous jugeons particulièrement très importants. LA HALTE ET LE PASSAGE PIETONS Depuis sa fermeture le 23 octobre 2000, des associations (Amis du Rail, GECP, nous-mêmes...) et riverains demandent la réouverture de la halte de chemin de fer du Pont-Charles Albert. Les appels se sont tournés vers l’autorité compétente, à savoir le SYMA dans un premier temps, puis la Région PACA. Or les réponses en Comités de lignes ont toujours été semblables: La réouverture de la halte serait soumise à la création d’un passage piétons protégé au droit de la RD 6202. C’est pourquoi nous vous demandons aujourd’hui, en préalable d’une demande insistante qui sera faite ultérieurement à la Région, la création d’un passage piétons protégé au droit de la RD 6202, face à la halte ferroviaire du Pont-Charles Albert. La modification récente de la configuration routière, avec la création de deux ronds-points, ainsi que l’existence de passages piétons protégés, au lieu dit Saint-Joseph (en plein virage) et à Baus-Roux (dans une configuration moins sécurisée) tendraient à prouver que la réalisation d’un tel marquage au sol assurerait toutes les garanties nécessaires à Pont-Charles-Albert pour que les piétons traversent dans des conditions de sécurité bien meilleures qu’aujourd’hui, sans gêner la circulation routière. LE PASSAGE A NIVEAU Suivant un pointage du Conseil Général des Alpes-Maritimes effectué en 2001, la RD 6202 génère un trafic routier, au droit du Pont Charles-Albert, supérieur à 20000 véhicules par jour. Suivant un pointage du Conseil Général des Alpes-Maritimes effectué en 2005 (sur 7 jours), la circulation sur le Pont Charles Albert était de 5121 véhicules par jour. En semaine, 13 trains font quotidiennement un aller retour sur la ligne de chemin de fer longeant la RD6202, soit 26 trains par jour ouvrable. Cette circulation, tant routière que ferroviaire, peut être qualifiée d’importante. Or, l’ouverture de la pénétrante en rive droite du Var doit logiquement augmenter considérablement le nombre de véhicules traversant le pont Charles-Albert et par conséquent la voie ferrée. Il est surprenant de constater que la sécurité des véhicules, tant routiers que ferroviaires, est ici réduite à un strict minimum. La signalisation routière d’un autre âge, bien que présente, peut prêter à confusion, principalement le marquage au sol du «stop» en sortie de pont, rive gauche, qui oblige les véhicules à chevaucher la voie ferrée pour respecter l’arrêt. Les abords de la voie ferrée sont insuffisamment sécurisés, permettant ainsi à des véhicules de stationner si près de la voie ferrée que les trains ne peuvent plus circuler. La particularité de la ligne des Chemins de fer de Provence est, entre autres, que des trains de 2.70 mètres de large circulent sur des rails de 1.00 mètre de large. Ici comme en de nombreux autres points de la ligne, il est difficile voire utopique, sans matérialisation par un piquet, poteau ou borne, de demander à chaque automobiliste d’être expert en matériel ferroviaire des Chemins de fer de Provence. Outre la sécurité, la fluidité du trafic, tant routier que ferroviaire, est au lieu-dit du Pont-Charles Albert, souvent perturbée. Afin de respecter la réglementation, les trains ont l’obligation de ralentir à 4 km/h (soit pratiquement marquer l’arrêt) en milieu de chaussée routière sur le passage à niveau. Cette situation est répétée, pour les mêmes raisons, au Pont de Gabre (commune de Levens). Les automobilistes sont perturbés par ce point de réglementation spécifique. Le ralentissement préalable du train avant le passage à niveau incite les automobilistes à traverser, or ceux venant du pont sont arrêtés par la marquage du stop 1.50 mètres après la voie ferrée. Le véhicule au stop ne peut plus avancer (circulation sur la 6202) ni reculer (véhicules le suivant). En heure de pointe, cette conjoncture provoque de plus en plus souvent (avec l’augmentation du trafic routier depuis février 2008) la perturbation des circulations. Pour tenter d’éviter que le phénomène ne se reproduise 26 fois par jour, le conducteur du train avertit de son arrivée par le seul moyen qu’il possède: le klaxon.. Quitte à réveiller tout le quartier. La situation actuelle peut vous sembler ubuesque, elle est réelle. L’augmentation prévue du trafic routier sur le Pont Charles Albert ne pourra que rendre la circulation de plus en plus difficile. Selon l’arrêté ministériel concernant la circulation des trains sur les passages à niveau et la circulaire du 18 mars 1991, ainsi que des dispositions en résultant (mise à jour du 16 juin 2004), le passage à niveau du Pont-Charles Albert est classé en seconde catégorie: PN dépourvu de barrières, non gardé. Ce type de passage à niveau est soumis à conditions, dont nous ne doutons pas un instant qu’elles étaient réunies au moment où l’arrêté préfectoral a été signé. Mais la circulation évoluant sans cesse, nous avons le devoir d’attirer votre attention sur cette évolution. Le calcul ci-dessous, basé sur des données partielles en notre possession, n’a qu’une valeur indicative. L’existence - ou non - d’un passage à niveau protégé par des barrières est fonction du «moment de circulation», prenant en compte la circulation routière et ferroviaire. Chiffres connus au Pont-Charles Albert : - Circulation routière : 5121/jour (2005), ramené à 4000/jour en période de circulation des trains. - Circulation ferroviaire : 26/jour (2008) - Amplitude de circulation des trains : 14h/jour (2008) - Moment de circulation : 4000 x 26 = 104.000 L’arrêté du 18 mars 1991 relatif au classement, à la réglementation et à l’équipement des passages à niveau annonce, dans son article 18, que les passages à niveau de catégorie 2 (non gardés, sans barrières) tels qu’au Pont-Charles Albert, correspondent à un «moment de circulation» qui ne dépasse pas 3000. Or, le «moment de circulation» estimatif que nous avons obtenu est près de 35 fois supérieur... Cette estimation nous parait suffisamment inquiétante pour que nous vous en fassions part, afin que vos services compétents, en accord avec ceux de la Région PACA, analysent cette situation. Dans cet esprit, nous demandons dans les meilleurs délais qu’un passage à niveau gardé, avec barrières, soit installé au Pont-Charles Albert. Au nom de la «Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence», je vous remercie par avance de l’attention que vous avez apporté à ce courrier. Je vous remercie également pour votre réponse sur les points qui vous concernent, qui est attendue avec grand intérêt par une grande partie des populations concernées. Conscient que les acteurs concernés par ces deux demandes distinctes : - Passage piétons (puis réouverture de la halte) au Pont-Charles Albert - Passage à niveau avec barrières au Pont-Charles Albert ... sont nombreux, j’ai rédigé des courriers similaires à la Région PACA, à la commune de la Roquette sur Var, à la CANCA, dans le but de vous éviter de transmettre ce courrier. Notre objectif final est identique au votre, améliorer les transports dans les Alpes-Maritimes. Respectueusement. Pour la CCCP, William Waechter |
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Lettres originales envoyées le 12 mars 2008 (format PDF, 138 Ko) | |||
![]() Lettre au Conseil Général 06 | ![]() Lettre (variante) au Conseil Régional PACA | ![]() (Communauté de communes de Nice) + Mairie de la Roquette-sur-Var |