Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence - "Faire de ce Train la fierté de la Provence !"
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 Article Creation de cette page le 11/10/06 Politique 
ARTICLE / POLITIQUE
11/10/2006
LA PRIORITE OU LA FIN...


     Le monde politique est une planète bien étrange... Un univers qui, pour moi, ressemble à une galaxie lointaine, peuplée d'êtres étranges  aux motivations si éloignées des considérations humaines qu'elles provoquent en moi toute une panoplie de sentiments qu'ils feignent de ne plus connaître.
     Au moment même où je vous écris, dans la Galaxia Politika, une guerre fait rage. Guerre feutrée, toute en politesses, où les armes sont des canons à subventions, les stratégies des dossiers... Les fantassins, toujours en première ligne, c'est nous, le peuple, comme de coutume. Car c'est de notre avenir dont il dépend, et parmi d'autres batailles, l'avenir des Chemins de fer de Provence.
     Alors, la modernisation ou la fin du train ? La question est en suspens.
     Tous pourris, les politiques ? Non, bien sûr que non.
     Mais ce qui représente un enjeu électoral pour eux, un dossier parmi d'autres,  est notre quotidien, notre vie et notre avenir.

     Ils sont sur une autre planète, vous disais-je. A nous de les faire atterrir de temps à autre.
RESUME DES EPISODES PRECEDENTS

Ce train fut, à une lointaine époque, créé par une compagnie privée, comme la plupart des trains français.  A sa grande époque, son réseau comportait trois lignes principales : Nice-Digne, Nice-Meyrargues, Toulon-St-Raphaël. En 1933, c'est-à-dire avant les grandes nationalisations qui ont créé la SNCF, les lignes Nice-Digne et Nice-Meyrargues ont été récupérées par l'Etat (sous tutelle). La compagnie historique conserva la ligne Toulon-St-Raphaël, ligne très rentable qu'elle transforma malgré tout en réseau de bus quelques années plus tard. Les Varois s'en mordent encore les doigts en 2006. L'Etat investit alors massivement sur "ses" lignes en achetant douze autorails neufs. Les infrastructures et la voie n'étaient pas bien vieilles, on commençait à investir massivement dans la route concurrente mais la ligne Nice-Digne s'en sortait plutôt bien.
La concession passa au SYMA, collectivité locale, en 1968 : Les investissements routiers étaient de plus en plus massifs. La ligne Nice-Meyrargues, partiellement démolie par la guerre en 1945, mis à mal auparavant par une concurrence routière, avait disparu. Nice-Digne par le rail avait du souci à se faire. Face à une route sans cesse remodelée, élargie, améliorée, l'équilibre voulait que la ligne ferrée subisse le même sort. Mais l'heure était plutot aux fermetures des voies ferrées, moyens de transport d'une autre époque et d'une ère révolue. Mais les sudistes, quelquefois encore plus têtus que les nordistes, ne l'entendaient pas de cette oreille : Il faut sauver le Train des Pignes.  Malgré de sempiternelles menaces de fermeture, parfois tous les deux ans (il faut bien tester la mobilisation de la population régulièrement), le Syma investit donc dans sept autorails neufs.  Mal conçus, mal fabriqués, mais neufs quand même. Par contre, il n'était pas question d'investir dans un renouvellement de la voie, encore moins dans une quelconque rectification du tracé. On peut encore voir aujourd'hui, sur certains points, la route tracer droit et sa voie ferrée voisine faire un joli "S"... Pour éviter une butte de 5 mètres de haut.
Fin du vingtième siècle, la ligne Nice-Digne est toujours en survie. Exclue des plans Etat-Régions (ces fameux contrats qui définissent les investissements, entre autres, dans les transports), exclue des TER, son état de délabrement avancé commence à coûter cher (imaginez vous avec une voiture vieille de trente ans, affichant 3 millions de kilomètres au compteur, et obligé de faire 100.000 km/an sur des routes truffées de nids de poules... Vous passeriez souvent chez le garagiste, non ?). Mais il n'est toujours pas question d'investir pour son avenir, et impossible de la reléguer au rang des souvenirs émus. Ah ! Ce peuple qui nous casse les pieds, avec ses préoccupations matérielles et environnementales... Le SYma tente bien de renouveler la voie, en remplaçant des vieux rails d'origine devenus très cassants, par des rails anciens plus épais venus d'ailleurs...  Mais l'illusion ne prend pas. Quel est l'industriel imbécile, aussi, qui a eu l'idée de mettre des dates sur les rails ?
En 2006, tout veillit encore un peu plus. La situation devient préoccupante. Le Syma refile le bébé à la Région, et tout le monde est content. La Région va pouvoir intégrer 150 kilomètres de lignes supplémentaires dans son schéma ferré, et investir en demandant une rallonge à l'Etat. On ressort alors les vieux dossiers d'investissements : Desserte de Carros et sa zone industielle sur Nice, re-jonction avec la ligne Marseille-Grenoble à Digne. Il faut  50 à 60 millions d'euros pour investir correctement dans cette ligne et réparer 115 ans d'errances. 20 millions pour la Région, 40 millions pour l'Etat.
Voilà voilà voilà...

MARCHANDS DE TRAVERSES
Ce que l'on a oublié de vous dire - et de nous dire, par la même occasion - est que cet investissement de la Région semble conditionné à celui de l'Etat. La Région estimé qu'elle investit par ailleurs 12 millions dans deux autorails et demi (enfin, deux fermes et un en "option") et ça suffit comme ça pour ce train-jouet. Huit cents autorails pour les lignes SNCF de la Région PACA, deux pour les CP... J'ai ma calculette qui déconne, moi !
Alors s'engage en ce moment même une discussion de haut vol avec l'Etat : Paiera, paiera pas ?
Tout se joue actuellement dans le cadre des "contrats de projets Etat-Régions" qui doivent être signés avant 2007. Les discussions sont en cours jusqu'à fin octobre. Mais c'est plutôt mal parti.
La présentation de ces contrats est ici, dans un communiqué officiel du gouvernement :
http://www.premier-ministre.gouv.fr/acteurs/communiques_4/comite_interministeriel_
amenagement_competitivite_55468.html

Le détail de ces contrats est dans ce document officiel du gouvernement
Contrats de Projets 2007-2013 (Document PDF, 13 pages, 106Ko)
Patrick Allemand, premier vice-Président de la Région, résume la situation sur son blog : http://patrickallemand.canalblog.com/archives/2006/09/29/2790843.html
Gérard Piel, vice-Président de la Région délégué aux transports et Président du SYMA, publie carrément  la liste de toutes les opérations ferroviaires concernées, ainsi qu'un "appel au peuple" (document "Word", publié ci-contre).
Le journal "Libération" fait un compte rendu de la situation dans les régions.
http://www.liberation.fr/actualite/politiques/198154.FR.php

Après avoir été exclus de tout, les Chemins de fer de Provence se retrouvent aujourd'hui noyés dans la masse des projets ferroviaires...
Pas sûr qu'on y gagne au change.
Alors j'invoque, sans rire, l'exception patrimoniale pour les Chemins de fer de Provence.

EXCEPTION PATRIMONIALE PRIORITAIRE

Messieurs les décideurs, Peuple de France, cher Lecteur,
Quelles que soient les conclusions de ces fameux "contrats de projets", les Chemins de fer de Provence doivent obtenir leur financement destiné à leur réelle modernisation, et ceci pour 7 bonnes raisons :
1- Cette ligne n'a jamais bénéficié de contrat passé entre l'Etat et la Région. Pour la première fois, les usagers de ce train peuvent espérer un réel investissement de modernisation des structures. Son absence serait considéré par les populations locales comme un échec de la Région PACA.
2- Depuis trente ans, de nombreux décideurs ont essayé de fermer la ligne Nice-Digne, sans succès. Les populations locales sont extrêmement attachées à leur ligne de chemin de fer, elles l'ont prouvé à maintes reprises et le prouveront encore si besoin est. De plus, le combat du petit contre le puissant, stigmatisé par la survivance de cette ligne unique et symbolique, de surcroît métrique et non SNCF, a toujours attiré les faveurs des Français.
3- Malgré sa vétusté et l'absence de progrès qui lui ont été infligés depuis plus d'un siècle, la concurrence acharnée des véhicules routiers, y compris les transports collectifs, dont les tarifs sont de deux à sept fois moins chers, cette ligne continue d'attirer une clientèle fidèle au maximum de ses maigres capacités actuelles.
4- En son état actuel, souffrant de lacunes matérielles et d'infrastructures, cette ligne ne peut servir à plus de 500.000 voyageurs par an.  Or son potentiel "en l'état" est de 800.000 voyageurs par an. Si l'on prend en compte l'axe Lyon-Grenoble-Nice, ou l'axe Genève-Grenoble-Nice, ainsi que la desserte urbaine de Nice de manière plus fine (changement de rive sur la plaine du Var), son potentiel dépasse largement le million de voyageurs par an. L'investissement prévu pour ces projets est de 60 millions d'euros.
5- Cette ligne n'appartient pas à Réseau Ferré de France. L'exploitation est assurée par délégation pour des contrats courts (8 ans). La Région, l'Etat, ont ici une possibilité unique de faire un exemple de rénovation ferroviaire, à peu de frais, sans les contraintes habituelles liées à de nombreux intervenants extérieurs.
6- L'absence d'investissements lourds pour une modernisation  ne fera qu'augmenter, au fil du temps et de sa dégradation, son financement public et stérile de maintien "à perte".
7-  Toute personne empruntant un train n'utilise plus la route. Les investissements sur les voies ferrées ne viennent pas s'ajouter aux investissements routiers, ils compensent l'usure moindre des routes contiguës.

Merci de prendre en considération ces raisons qui contribueront à rendre ce dossier enfin prioritaire.
William Waechter


Par tous les temps, en toutes saisons, depuis 115 ans,
ce train passe et désenclave les Alpes du Sud

Gare terminus CP de Toulon (photo "le train du littoral" de José Banaudo)



Plan des lignes CP, 1929

Alignements d'autorails Renault en 1934 (photo "le siècle du train des Pignes" de José Banaudo)


Le site de l'ex-gare CP de Grasse, été 2006


Sur la ligne Nice-Meyrargues, été 2006



La Bédoule, 2006, réseau électrique




La Manda, 2006, les quais




Castagniers, 2006, la concurrence routière




La Madeleine, 2005, un quai




Digne, 2005 : Les moyens humains




les Scaffarels, 2006, un abri




La Manda, 2005, les voies




Lettre de Gérard Piel (Président du Syma) captée sur son blog (original en format Word ici)

APPEL
POUR UN DEVELOPPEMENT FORT
DES TRANSPORTS COLLECTIFS FERROVIAIRES
EN PROVENCE ALPES COTE D’AZUR
 
Madame, Monsieur,
Vous êtes régulièrement invité à participer aux réunions des comités d’animation de ligne que j’ai mis en place depuis 1998, afin d’associer les usagers des transports ferroviaires, les élus, les associations et habitants qui le souhaitent pour participer au débat nécessaire au développement du transport public ferroviaire en Provence Côte d’Azur.
 
Aujourd’hui nous sommes à la croisée des chemins pour la modernisation des infrastructures de notre région. L’ensemble du plan de modernisation, inscrit au 4e Contrat de Plan Etat – Région pour la période 2000 – 2006, n’est pas et ne sera pas réalisé, car l’Etat a gelé pendant deux ans sa participation financière.
 
Dans le même temps, l’annonce par le Préfet de la Région des engagements de l’Etat pour la période 2007-2013 n’augure rien de bon.
 
Au-delà des effets d’annonce sur la priorité au transport pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, la réalité des chiffres est tout autre. Seulement 240 millions d’euros seraient inscrits pour les infrastructures ferroviaires, les transports collectifs en site propre, le port de Marseille et la logistique.
 
L’annonce de ces crédits est largement insuffisante, alors que le Conseil régional a voté mandat de négociation pour le Président Michel Vauzelle à hauteur de milliards d’euros, dont 400 millions d’euros pour les seuls transports et infrastructures ferroviaires.
 
Les projets de l’Etat ne permettent pas d’envisager la réouverture de lignes nouvelles au service voyageurs, comme Carnoules-Gardanne, Avignon-Carpentras ou Digne-St-Auban.
 
Par ailleurs, l’Etat doit toujours plus de 350 millions d’euros sur l’exécution du précédent plan et n’envisage pas de les honorer. Donc, seules quelques opérations pourraient connaître une poursuite de réalisation : les travaux engagés sur Aix-Marseille, une première phase Aubagne-Marseille et la poursuite des travaux sur la troisième voie de l’axe littoral azuréen.
On est loin du compte.
 
De partout, en Provence Alpes Côte d’Azur, les associations et les élus demandent un véritable développement des transports collectifs ferroviaires.
 
Par exemple :
Le 21 octobre un référendum d’initiatives locales sera organisé par les communes du Vaucluse pour la réouverture de la ligne Avignon-Carpentras.
La Communauté d’Agglomération GHB a lancé une pétition en grand avec la population pour la réalisation de la troisième voie entre Aubagne et Marseille.
Dans le Var de nombreuses associations et communes militent depuis de nombreuses années pour la réouverture au Service Voyageurs de la liaison Carnoules-Gardanne.
Doit-on se résigner à attendre 20 à 30 ans pour nos infrastructures de transport et aggraver ainsi les conditions de vie de nos concitoyens ?
Nous devons faire entendre aux responsables de l’Etat, aux préfets et aux parlementaires, nos voix, afin que le gouvernement retrouve par exemple l’excédent budgétaire 2006 estimé à plus de 5 milliards d’euros et qu’il le mette au service du développement de nos infrastructures régionales, au développement de la région et non au service de la spéculation boursière.
 
Je vous laisse l’appel afin que chacun et chacune se sente mobilisé et se fasse entendre pour le développement de nos infrastructures de transport en Provence Alpes Côte d’Azur.

Si nous voulons sortir d’une logique du tout routier, et contribuer massivement à réduire les émissions de gaz à effet de serre, nous devons :
Réorienter la politique nationale des transports
contraindre le gouvernement à respecter les engagements du précédent plan
Engager une véritable politique des transports avec la région et les collectivités de Provence Alpes Côte d’Azur.
 
Espérant compter sur votre appui d’ici la fin du mois de novembre, nous pouvons obtenir une réorientation significative de la participation de l’Etat sur les contrats de projets.
 
Ensemble, nous pouvons réussir.