UN PEU D’HISTOIRE

Que de péripéties depuis 1885, date de la création de la Compagnie des Chemins de fer du Sud de la France (SF) ! Tantôt privée, tantôt publique, cette ligne a connu toutes les combinaisons publiques-privées possibles, jusqu’à aujourd’hui : La ligne et les infrastructures sont propriété de l’Etat – il faudrait le rappeler au Ministre des Transports – sous concession du SYMA depuis 1972, alors que l’exploitation revient à un privé, filiale de Veolia Transports, qui a cru bon de boucler la boucle en se dénommant Compagnie Ferroviaire du Sud de la France (CFSF).

FIN DE REGNE

Le SYMA disparaîtra le 31 décembre 2006. Fort est à parier que peu de monde regrettera ce champion de l’immobilisme, dont les décisions sont, comme dirait un collègue VIP, « aussi rapide qu’un escargot asthmatique qui grimperait la face nord de l’Everest ». S’il n’est pas encore l’heure du bilan, et – on peut toujours rêver – à l’abri d’un coup d’éclat de dernière heure, le SYMA laisse, comme l’Etat précédemment, comme la Compagnie d’origine précédemment, notre ligne en bien triste état, mais surtout vieille et fatiguée.

Rendons tout de même grâce au SYMA, qui a su, en 33 ans, mettre à l’abri la ligne des fermetures programmées ou souhaitées, tantôt par l’Etat, tantôt par la ville de Nice... Cette mésentente permanente au sein de ce Syndicat Mixte Méditerranée Alpes, aux multiples couleurs politiques et aux intérêts divergents, a fait que personne n’a réussi à s’entendre même sur la fermeture des Chemins de fer de Provence...

Le règne du SYMA, prévu pour 99 ans, s’achève prématurément. La Région PACA prend le relais. Quoi de neuf à l’horizon ?

QUOI DE NEUF EN 2007 ?

Ma grand-mère disait : Ne mets pas tous tes oeufs dans le même panier ! Mais ma grand-mère n’a jamais eu à s’occuper du train des pignes.

Les Amis du Rail, entre autres, ont bataillé ferme pour que les Chemins de fer de Provence passent sous tutelle de la Région. Après tout, cela ne peut pas être pire qu’avec le SYMA. Et la Région, pour le moment, semble nettement favorable à la modernisation de ce train. Mais qu’en sera-t-il si, demain, le Président de Région ne veut plus de ce train ? Ici, plus la peine de compter sur les divisions internes... Le risque existe, il ne faut pas se voiler la face. Pourtant, l’avenir semble sourire aux Chemins de fer de Provence.

1-La Région gère tous les TER, et est à même de « pousser » la SNCF à la réouverture du chaînon manquant, à savoir la tronçon ferroviaire Digne Saint-Auban, pour qu’enfin, cette ligne permette à nouveau une jonction vers Grenoble, Lyon et Genève et retrouve son rôle de Grande Ligne.

2- Il est prévu de créer une nouvelle structure pour associer les acteurs locaux (Départements, Villes) à la gestion de la ligne. N’oublions pas que les hommes (politiques) changent rapidement, et peut-être aurons-nous besoin d’un soutien local un jour pas si lointain.

3- Le ferroviaire a le vent en poupe ces temps-ci, et ce phénomène a toutes les chances de durer. Le train, on a beau dire, c’est nettement plus économique énergétiquement que tous les autres moyens de transport... surtout en montagne !

Ma grand-mère, qui décidément était d’une sagesse redoutable, disait toujours : « Wait and see, laisse la chance aux jeunes ! » (elle était bilingue en plus). Alors oui, espérons sereinement, pour une fois, l’avenir des Chemins de fer de Provence.

William Waechter, le 16/02/2006