Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence - "Faire de ce Train la fierté de la Provence !"
A LA UNEPOLITIQUEL'ASSISTANCELES HORAIRESPREMIERE VISITE
VIE QUOTIDIENNECONNAISSANCEENTRE-NOUSLE TOURISMEADHESIONS
EVENEMENTSDOSSIERSLE FORUMPROSPECTIVESDICO-CEPE
MODERNISATIONPARTENAIRESTEMOIGNAGESSTATISTIQUESLA BIBLIOTHEQUE
Article Créé le 07/12/05 Prospective 

 

LE RETOUR DE NICE-MEYRARGUES ?

 

     Non, je ne suis pas fou !

     L’Histoire – avec un grand H – bégaye, se répète, bref, n’est qu’un perpétuel recommencement. Surtout quand une idée est bonne, et que, pour des idées de mode ou de politique, elle est malgré tout abandonnée. Il n’y a qu’à voir le retour des tramways, et les projets de trolleybus.

     Plongeons-nous un instant dans le passé : En 1855, lors des études préliminaires à la construction de la ligne Marseille-Nice, un tracé « direct par le nord du massif des Maures (Aix-Brignoles) est préconisé. Or, le 3 août 1859, c’est le tracé du littoral, qui passe par Toulon, qui est finalement validé.

1859, c’est 2005 : Etonnantes similitudes. Surprenantes répétitions de l’histoire. La ligne à Grande Vitesse passera par le littoral et Toulon, au grand dam de Nice. Nouvelles frustrations.

 

     En 1861 , les villes de Draguignan, Grasse, Vence, ne sont pas desservies par cette nouvelle ligne de chemin de fer à grande vitesse (pour l’époque). Des antennes en cul-de-sac sont bien créées pour Draguignan et Grasse, mais elles ne résolvent pas tout.

     En 2005, l’antenne Cannes-Grasse est réactivée avec succès (pour l’antenne Les Arcs-Draguignan, le problème est plus délicat : des ronds-points ont envahi l’ancien tracé de ligne). Mais cela ne résout pas tout : L’engouement pour le chemin de fer et le surcroît de trafic saturent la ligne du littoral.

 

     Plongeons-nous à présent dans le futur... du passé : Le 24 janvier 1872, l’effondrement entre Antibes et Cagnes du pont de la Brague met en évidence la fragilité d’une ligne ferroviaire unique pour relier Nice. En 1886, la construction de la ligne Nice-Meyrargues, via Vence, Grasse, Draguignan et Barjols sera créée. Mais son tracé « à l’économie » fera que son succès sera mitigé.

     Tout va plus vite, malgré les apparences (pour certains c’est toujours trop long), au XXIème siècle qu’au XIXème siècle. Si aujourd’hui, l’idée d’une liaison « Central Var » paraît farfelue, il est tout de même admis plusieurs points :

-          La ligne du littoral est et sera saturée. L’évolution des mœurs, la perspective d’une raréfaction du pétrole, la prise de conscience collective du réchauffement de la planète, les difficultés financières croissantes, font que de plus en plus de gens se tournent vers les transports collectifs, et le train est le plus rapide et le moins polluant de tous les transports collectifs. L’arrivée prochaine du « vrai » TGV et l’augmentation du cadencement des TER feront que la troisième voie ne fera que repousser l’échéance.

-          Les communes de l’arrière-pays réclameront tôt ou tard leur ligne de chemin de fer. Les populations activent migrent vers l’arrière-pays, et ce qui est vrai dans la vallée du Var l’est aussi sur tout le bassin méditerranéen. Déjà en 2005, un collectif s’est formé à Fayence pour réclamer une liaison ferrée avec Grasse. Dès aujourd’hui, la liaison Nice-Vence-Grasse sur le tracé de l’ancien « Central Var » serait citoyennement et économiquement rentable.

-          Le relief accidenté impose, aujourd’hui comme hier, une voie métrique. Je sais que rares sont les partisans d’une voie métrique, mais celle-ci a de nombreux avantages et les inconvénients qui lui sont faussement attribués sont du même ordre que les oppositions au tramway il y a vingt ans : on se réfère à l’existant et non aux possibilités offertes. Oui, au XXIème siècle, une voie métrique bien conçue permet des vitesses de 150 à 160 km/h (nettement suffisant pour un TER). Oui, une voie métrique peut être stable et confortable. Oui – mais ceci est admis – une voie métrique est plus économique à construire.

-          Une grande partie du tracé du « Central Var » existe. Il ne s’agit pas ici de « créer » une ligne de chemin de fer à grands frais, mais de rétablir une ligne existante. J’ai parcouru cette ligne à pied et en voiture à de nombreuses reprises, et les seuls passages où la route a réellement mangé la ligne sont des endroits où une rectification du tracé de chemin de fer s’impose.

 

     Même si aujourd’hui, je passe pour un illuminé, je demande l’étude de la réouverture d’un premier tronçon de la ligne régionale Nice-Draguignan par Vence, Grasse et Fayence, par les Chemins de fer de Provence et en voie métrique. Parce que notre avenir en dépend.

William Waechter, Le long de la Ligne, Mercredi 7 décembre 2005.