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Politique | Mise à jour de cette page le 10/01/07 | Edito Janvier 2007 |
DE LA NOTION DE SERVICE PUBLIC
Sur d’anciens horaires des Chemins de fer de
Allez, à froid, comme ça, je lance
une idée : Un
Service Public est une organisation que met en place la
société pour répondre
aux besoins des gens qui la composent. Aïe ! Maintenant, ma
réponse
appelle une nouvelle question : Qu’est-ce que c’est,
un besoin ?
Soyons clairs, quand j’entends : « J’ai
besoin d’une nouvelle
télé », ou « J’ai besoin
d’un téléphone portable pour vivre »,
je me marre ! Non, nos besoins, c’est l’alimentation
(saine de
préférence), l’eau, le logement (c’est
à la mode ces temps-ci, de vouloir
dormir au chaud. L’hiver, peut-être...),
l’énergie, la santé, l’éducation, et
pour pouvoir financer tout ça, un travail. Travail
d’ailleurs qui génère
d’autres besoins : la communication, et le transport.
Bizarrement, au siècle dernier, c’étaient des Services
Publics d’État qui répondaient à la plupart de ces besoins : les PTT,
l’Éducation Nationale, EDF, l’Hôpital Public,
D’un point de vue financier, ces structures nécessitent des
investissements lourds : Des écoles, des hôpitaux, des réseaux de
distribution, des voies ferrées, des trains. Pour assurer ses bénéfices, une
société privée recherchera l’investissement minimum. Tant pis si la
climatisation ne marche pas, ou que le chauffage est défectueux, ou que la voie
brinquebale de tous côtés, ou que la vitesse de pointe avoisine souvent les 40
à l’heure, ou que l’on entasse le client à plus de 80 par wagon, du moment
qu’il a payé sa carte « 10 de coeur », le client... Cela dit sans
viser personne...
Ensuite, le Service Public a pour vocation de répondre aux
besoins de tous. Or la loi du marché ne cherche qu’à répondre aux besoins du
plus grand nombre. Nous avons le droit d’avoir une école dans tous les
villages, d’avoir un hôpital à proximité, de payer notre électricité ou notre
courrier au même prix qu’on habite le centre de Nice ou un village perdu des
Basses-Alpes. Nous avons aussi le droit d’avoir des navettes le dimanche, des
trains qui permettent d’aller travailler (ailleurs qu’à Nice en semaine), et
selon un large choix d’horaires. Cela dit sans viser personne...
Pour finir, il s’agit aussi d’un choix moral. Les
infrastructures, le matériel lourd, tout cela a été payé par les citoyens, les
usagers, par leurs impôts et la participation financière qu’ils acquittent pour
utiliser le service. Si la balance des comptes est excédentaire, un Service
Public réinvestit, modernise, améliore. Dans le cas d’un Délégation de Service
Public, cet excédent part directement dans la poche des actionnaires. Qui
sont-ils, ces gens là, pour nous voler notre argent ? Ont-ils
investi ? Que nenni ! Ont-ils travaillés ? Pas plus ! Cela
dit, toujours, sans viser personne...
Mais il faut de la croissance, de la consommation, du
profit ! Alors on privatise, on fait des Délégations de Service Public, on
bazarde à tout vent
Les plus grands effets sont parfois dus aux plus petites causes. Ici, maintenant, un petit « du » nous tue...