Coordination des Clients des Chemins de fer de Provence - "Faire de ce Train la fierté de la Provence !"
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Edito Septembre 2006 Mise à jour de cette page le 11/09/06 Connaissance

CARTE D'IDENTITE



Tellement nombreux sont les problèmes à régler sur cette ligne, des dossiers en attente depuis plus de trente ou quarante ans aux priorités prioritaires et  urgentes, que l'on passerait presque sous silence un point qui est loin d'être à négliger, surtout en ce moment : L'identité même des Chemins de fer de Provence, et son fameux "train des Pignes" (avec un "P" majuscule, je vous prie !).

Or cet aspect si important pour l'image de ce train aux yeux du monde entier, et plus particulièrement aux yeux des touristes qui viennent visiter notre merveilleuse région aux cigales chantantes, à la montagne verdoyante et à la mer ondulante, cet aspect si important disais-je que son identité est en passe d'être balayée par négligence par une Région qui souhaite TERroriser tout ce qui roule sur des guides en fer.

L'identité même des Chemins de fer de Provence risque de ne plus être, si l'on n'y prend pas garde. Alors prenons garde. Non mais !




TER à Grasse (inauguration, 21 mars 2005)

La complexité de gestion d'une ligne telle que celle des Chemins de fer de Provence aurait tendance à échapper à nos chers décideurs ? Pour témoignage une petite conversation que j'ai eu en juin avec  Michèle Peron, la nouvelle Directrice du SYMA, laquelle sera vraisemblablement toujours présente lors du passage d'armes à la Région début 2007. Nous devisâmes gaiement des 24 Commandements - le sujet d'un prochain article - et je défendais pied à pied  les points sur lesquels vous avez voté, puis nous en sommes arrivé, je ne sais plus trop comment, à discuter de la couleur des 2 nouveaux autorails neufs promis et pas encore commandés. "La couleur ? Quelle couleur ?"
Pour la Région, il parait évident que les autorails seront bleu-gris, comme tous les autorails TER... Et pourquoi pas le logo SNCF dessus, tant qu'on y est ?


Voyageurs et bagages à Nice (Août 2006)

Une ligne comme celle des Chemins de fer de Provence se doit d'attirer toutes les catégories de clientèle, à savoir :
- Les actifs, principalement entre l'arrière-pays proche et Nice (sans oublier Digne, bien que le phénomène soit moins flagrant)
- Les voyageurs, réguliers ou occasionnels,  qui n'ont d'autre souci que d'aller d'un point A à un point B dans les meilleures conditions.
- Les touristes, qui souhaitent allier le dépaysement ferroviaire au charme enivrant des paysages grandioses de nos Alpes du Sud.
- Enfin le fret, qui se moque éperdument de toutes les considérations ci-dessus énoncées.

Tout ce public, que nous appelons génériquement des clients, est en droit d'attendre de ce train autre chose - et si possible en mieux - que la standardisation SNCF, sur la dernière ligne régulière indépendante (au moins de nom...) de France.

Notre train est rustique, notre train est sympathique, notre train est l'âme de la Provence. Et ce n'est pas parce que nous réclamons à cor et à cri du matériel neuf que nous voulons nécessairement des portes qui font "pfuit  !" quand elles se ferment et des toilettes futuristes auto-nettoyantes.



La X-305 à Nice (été 2006)

Le problème est réel. Il a été confirmé, tant par le SYMA (gestionnaire) que par l'exploitant privé. La prise en charge par la Région et l'arrivée du nouveau matériel risque de balayer tout le charme des Chemins de fer de Provence, et son identité. Un phénomène amplifié par le fait que les décideurs refusent catégoriquement d'écouter les associations d'usagers, qui connaissent pourtant la ligne et ses besoins sur le bout des doigts. Cela a été dit et redit : Les Associations ne participeront pas au cahier des charges concernant l'acquisition des deux autorails doubles. C'est que c'est sérieux, cette affaire là !
Donc ils se retrouvent à vouloir résoudre la quadrature du cercle, à savoir satisfaire les exigences d'une clientèle multiple aux priorités différentes, avec deux autorails bons à tout faire, tant la ligne urbaine que la grande ligne, tant en été qu'en hiver.  Tout en écoutant personne.



Thorame (Hiver 2005-2006)

Aidons les un peu.
Les cheminots veulent des machines robustes, adaptées à une ligne particulièrement rude (hivers rigoureux en montagne, fortes chaleurs en été, pentes raides, infrastructures en plus ou moins bon état).
Les actifs veulent des autorails pratiques, à l'heure, aussi confortables qu'un véhicule personnel.
Les voyageurs au long cours veulent le même confort que ci-dessus et des engins rapides, adaptés à des voyages avoisinant les trois heures.
Les touristes veulent de la vue, de la place, du charme et du confort.
Le fret (vélos, skis, bagages, colis), quand à lui , veut sa place, peu importe la vue sur mer ou montagne.

Si l'on pratique une politique ferroviaire cohérente, en adéquation avec les beaux discours récemment déclamés, mettons la ligne urbaine de Nice de côté : Elle sera électrifiée, donc aura du matériel spécifique. En attendant, nous (actifs) hériterons à coup sûr des vieux autorails décrépis qui sont notre lot quotidien (excepté la Soulé quand elle n'est pas en panne)...
Bref, il faut des autorails robustes, confortables, climatisés, rapides, à grande visibilité, acceptant bagages, vélos, skis et colis.  Le reste n'est que superflu dont on se passe aisément.


Le train Jaune

Quand à l'identité des autorails, penchons-nous sur deux  exemples existants :  Les Chemins de fer de la Mûre (exploités par Connex, comme les CP) et le train Jaune (exploité par la SNCF). Le premier est exclusivement touristique, le second assure également un trafic régulier. Ils possèdent tous les deux une identité forte. Pourquoi ?
Tout d'abord, ils sont reconnaissables entre mille. Le premier est rouge brique, le second jaune canari. Ils ont chacun des gares spécifiques, le train jaune a même des haltes facultatives (comme aux CP). L'identité d'un train ne se joue pas sur grand chose, des couleurs, des formes, des petits riens qui font que l'on sait à coup sûr que l'on est sur ce train et aucun autre au monde. Et ça marche ! Ces trains, l'été, ont des rames de six ou sept voitures, alors qu'aux Chemins de fer de Provence, dans le même temps, on plafonne (par faute de matériel, il est vrai, mais pas seulement...) à cent cinquante voyageurs par rame en plein été.

Notre train perd son identité. Son charme est essentiellement sauvé aujourd'hui, aux yeux des touristes, par cette impression d'être dans un train d'un autre âge d'un pays sous-développé. Très, mais alors très très mauvais pour l'image de marque. Nous sommes paradoxalement dans la région la plus touristique de France (après Paris) et ce train n'en tire pas parti. Or ce n'est pas en lui collant deux autorails clinquants de type et aux couleurs SNCF que l'on va arranger les choses.


Halte de la Bédoule (juin 2006)

Il faut des petits riens pour rendre à ce train le charme qu'il mérite. Des codes couleurs, par exemple. La livrée actuelle est appréciée, on peut utiliser les couleurs de la Provence (azur et or) comme base générale pour toute la signalisation, panneaux, affiches, etc. Le logo actuel CP pourrait être redessiné afin de lui donner un "look" plus ferroviaire, et décliné un peu partout, y compris dans les trains. Concernant les haltes et gares, j'ai eu l'idée d'un totem, faisant à la fois office de poubelle, affichage pour horaires, et éclairage, surmonté d'un logo CP.

Mais que l'on arrête, par pitié, de coller des abris-bus aux haltes, ou d'avoir autant de modèles de bancs, d'abris ou de poubelles qu'il y a eu d'époques pour les installer.

L'unité de la ligne, son charme et sa fierté, n'est pas une histoire de gros sous, mais de volonté. Aux décideurs de capter l'importance vitale de l'identité des Chemins de fer de Provence pour leur avenir.

William Waechter