LE RENOUVEAU DES TRAINS TOURISTIQUES !
Si l'on attend toujours avec une impatience croissante que la Région applique concrètement ses promesses quant à la rénovation de la ligne et donne enfin la possibilité aux C.P. de rendre un service aux passagers quotidiens digne du XXIème siècle, il faut saluer avec bonheur les toutes récentes initiatives du Service Commercial de la CFSF en faveur du tourisme, qui mettent à nouveau en valeur le potentiel énorme de notre train...
Les Chemins de fer de Provence ont cette particularité d'avoir quatre types de clientèle, ce qui fait de ce train une mine d'or potentielle: - Des actifs, particulièrement dans le secteur Nice - Basse Plaine du Var, tant scolaires que travailleurs. Ce sont jusqu'à présent les seuls qui bénéficient d'une offre vaguement adaptée à la demande. Des tarifs spéciaux ont été créés, en particulier la carte "Dix de coeur" (même si ceux-ci ne sont plus attractifs suite à la mise en place de tarifs cars concurrents très "discount"); les horaires des trains ont été revus (même si, là aussi, il reste d'énormes progrès à faire). - Des voyageurs Grande Ligne, peu nombreux mais fidèles, faisant régulièrement des trajets entre Digne et Nice. Ils ont, chaque jour de l'année, quatre allers-retours à leur disposition, voire cinq entre Nice et Annot... Ce qui est, pour un pays comme la France, assez exceptionnel (!). Mais, même si la vitesse de pointe commerciale (85 km/h) est plus que correcte pour une ligne de montagne, le nombre de ralentissements imposés dûs à l'état lamentable de la voie et l'absence de matériel roulant adapté (absence de trains directs, omniprésence d'omnibus) font que le trajet de 3h25 entre Nice et Digne est devenu une véritable sinécure réservé aux "captifs" (terme exécrable très officiel désignant "ceux qui n'ont pas le choix"). - Des Grands Voyageurs, désireux de "remonter vers le nord" (ou descendre vers le sud, au choix...) sans faire un détour du diable par Marseille... Sincèrement, il y en avait 20% dans les années '80, il n'y en a plus aujourd'hui... Même moi, j'ai abandonné en 2006, faute de tarifs corrects, mais surtout faute de transports. Quarante-huit heures et une nuit d'hôtel pour faire Nice-Grenoble, c'est un peu long... Ici, les autorités (Région PACA, Région Rhône-Alpes, SNCF) ont fait tout ce qu'il faut pour sabrer cette liaison. Lamentable... - Des touristes aimant le charme inégalé de la célèbre ligne du "Train des Pignes". Jusqu'à présent ils n'avaient d'autre choix que de prendre les trains quotidiens et de s'inventer le charme et les excursions qui vont avec... Mais voilà que ça commence à changer. L'exploitant CFSF vient de mettre sur les rails, via son Service Commercial, trois offres d'excursions très bienvenues et particulièrement adaptées au potentiel touristique des Chemins de fer de Provence. On n'avait pas vu ça depuis... Bien longtemps! Il ne s'agit plus, cette fois-ci, de proposer des opérations ponctuelles comme le "marché de la truffe" ou "la fête de l'âne gris", limitées - tant par leur durée que leur impact - à quelques amateurs. Les opérations détaillées ci-dessous exploitent au mieux les deux handicaps touristiques actuels: la longueur de la ligne (et surtout le temps qu'il faut pour la parcourir) et le manque de matériel roulant adapté au tourisme moderne. EXCURSION COMBINEE AUTORAIL + VAPEUR C'est, de loin, la plus prometteuse et la plus espérée des trois nouvelles offres. Ces dernières années, le GECP, dont les membres actifs se démènent comme de beaux diables pour proposer à chaque belle saison le splendide train à vapeur, voyaient leur belle réalisation sabordée par une absence chronique de correspondance entre les Chemins de fer de Provence et leur historique Train des Pignes. L'été dernier, il fallait attendre près de 2h30 à Puget le soir pour revenir sur Nice à 20h57. Décourageant, non? De plus, les autorails réguliers, avec leur capacité de 50/70 places, ne pouvaient espérer amener le nombre d'amateurs suffisants pour le train à vapeur (capacité: 216 places). Cette année, la CFSF a enfin décidé de combler ces énormes lacunes: - En utilisant le "Boulet Bleu" (officiellement Rame Réversible) que les amateurs d'infos de notre blog connaissent bien. Cette rame, assemblée à partir d'éléments hétéroclites en 2006 pour un service urbain que ses spécificités techniques ne pouvaient assumer, séchait à Lingostière depuis début 2007. Elle assurera, de mai à octobre chaque dimanche, la jonction de Nice à Touët et Annot avec le train vapeur grâce à un train spécial aux horaires adaptés (voir affiche). Même si quelques détails restent à résoudre (voir encadré de droite), on ne peut qu'applaudir cette réalisation harmonieuse réclamée par tous depuis longtemps. - En proposant une offre globale au tarif très correct pour un voyage magique d'une journée complète (30.00€ A/R). EXCURSION A ENTREVAUX ET ANNOT Voici deux communes très différentes (Entrevaux et Annot) au charme redoutable, admirablement desservies par les Chemins de fer de Provence. L'excursion proposée permet aux amateurs de villages typiques de profiter d'une journée mémorable. Cette offre s'appuie intelligemment sur les trains réguliers et inclut dans son prix le repas. Elle est possible toute l'année, sur réservation. Le prix est correct, sans plus (33.00€). Un voyage à titre personnel ferait 20.20€ A/R + prix du repas. Il est possible, pour qui le souhaite, de s'inspirer de l'offre pour faire cette excursion à titre personnel... EVASION VTT A ST-ANDRE Voici une offre originale et très attractive, que vous soyez sportifs ou non. Elle comprend une longue ballade en train, traversant les plus beaux paysages de la ligne, une location de vélo tous-terrains, et un repas. Le village de Saint-André-les-Alpes se prête facilement à de belles ballades à vélo, son lac (lorsqu'il n'est pas à moitié vide) est magnifique. Vous voyagez aux horaires et par les trains réguliers, c'est pourquoi deux trains au choix vous sont proposés à l'aller et au retour. Le prix est très bien étudié (45.00€). Un voyage Nice-St-André revient à 26.40€ en plein tarif; si l'on estime le prix du repas à 15.00€, la location du vélo est pratiquement offerte. ET TOUJOURS LE TRAIN DES NEIGES... On arrive en fin de saison (Le Seignus d'Allos ferme la station de sports d'hiver dimanche 30 mars, la Foux d'Allos joue les prolongations jusqu'au 20 avril), que retenir du "train des neiges" version 2008? Cette formule, comprenant le train au départ de Nice (ou un point de départ au choix, dans les faits) et le car jusqu'aux stations de ski, est généralement attractive. Il faut savoir ici que le car est pratiquement aussi cher que le train (tarifs donnés aller-retour, plein tarif): 16.00€ pour un trajet Thorame-gare à Allos (26km), 20.00€ pour un trajet de Thorame-gare à la Foux d'Allos (33km), alors que le trajet Nice-Thorame en train est à 24.30€ (95km). Le forfait à 32.00€ permet dans la plupart des cas de substantielles économies. Or le train des neiges des CP est handicapé par trois éléments qui le pénalisent: - Malgré une correspondance parfaite train/car (ou train/camionnette, quelquefois :-) ), le trajet est long... Très long (+ de 6 heures A/R). Surtout pour des Niçois qui ont des stations de ski à proximité. - La Région, toujours aussi bienveillante avec sa récente "acquisition" des Chemins de fer de Provence, ne fait aucune publicité pour le train des neiges version CP (voir le site officiel de la Région, c'est édifiant - les liens "trains des neiges" sont à droite de la page). Le partenariat Région/SNCF semble, lui, beaucoup plus efficace pour vanter les mérites des "autres" trains des neiges, au départ de Marseille ou Nice... - Le Conseil Général des Alpes-Maritimes a dégainé l'artillerie lourde et les subventions qui vont avec pour proposer un aller-retour en cars aux départs de Nice vers les stations du département 06 (Isola 2000, Auron, Valberg) au prix de... 2.00€ (A/R). Bref, une fois encore, les CP se retrouvent seuls, mitraillés par deux entités médiatico-politiques censées les soutenir... UN AVENIR PLUS RADIEUX ? On peut regretter que toutes ces offres soient faites exclusivement au départ de Nice. Mais il serait mal venu de reprocher à un exploitant privé de commencer par proposer des offres par le "bout" le plus rentable. C'est un très bon début, gageons que de nouvelles offres plus étendues voient le jour en cas de succès... Ce qui est pratiquement gagné d'avance!	Cliquez ici pour la version large, pour impression	LA RAME REVERSIBLE & LE SERVICE TOURISTIQUE Les anciennes voitures touristiques... ... et les nouvelles Pour faire taire les irréductibles groupements (le GECP et nous, principalement) demandant à cor et à cris des autorails d'occasion, ceux-ci permettant de subvenir aux besoins d'une clientèle croissante, et en attendant l'arrivée imminente (2009? 2010?) des autorails neufs - qui ne résoudront pas tout -, les autorités plus ou moins compétentes ont décidé, en 2006, de faire du Lego (c) afin de proposer une rame réversible pour le transport "banlieue" à Nice. Cette idée saugrenue m'a permis de faire de jolis articles sur le site, a permis à la Région de lâcher 100.000 euros, a aussi permis à la CFSF de se retrouver quelques courts mois plus tard avec un "machin" inutilisable pour le service régulier. Le 4 mars dernier, l'enfant terrible revenait sur les rails pour un nouveau trot d'essai. Il n'est dorénavant plus question de l'utiliser pour un service régulier, mais pour une desserte touristique. Mais le boulet est-il prévu pour cela ? On change la donne, ce qui étaient des inconvénients majeurs pour une exploitation régulière n'en sont plus, mais d'autres apparaissent: Prévoir une utilisation touristique dès le départ aurait sans doute simplifié les choses... La vitesse n'est plus un handicap. A 60km/h, avec seulement 4 arrêts entre Nice et Touët, les touristes bénéficieront d'un voyage correct dans sa durée (1h30). On se heurte par contre au problème des bagages. La voiture intermédiaire ne possède aucun porte-bagages. Or, même si le voyage prévu avec l'offre "Autorail+vapeur" n'est que d'une journée, on ne peut demander aux passagers de n'avoir aucun bagage ou sac. Donc quelques sièges seront sacrifiés aux effets personnels. Il est désolant que la CFSF n'ait utilisé que de la récupération, rechignant à investir dans quelques solutions de rangement. On se heurte aussi (et surtout) au problème de la chaleur. Ces rames ne sont pas climatisées. Originellement destinées aux actifs de banlieue, l'exploitant ne leur prévoyait même pas de toilettes au départ... Donc nous avons des voitures avec de grandes baies vitrées aux vitres non teintées, donc l'ouverture est limitée par les règlements à 20 cm... Le mois d'août risque d'être chaud. Interrogée sur la question par mes soins, la CFSF ne souhaite pas investir dans la climatisation (c'est tout juste s'il ne m'a pas été répondu qu'il fait frais en été à Nice...). Les touristes incommodés par la chaleur sauront à qui s'adresser. Il reste également en suspens la fiabilité de la rame. Au delà de toute considération de confort, celle-ci a su prouver par le passé sa propension à trouver des pannes en tous genres. Espérons que le temps passé aux ateliers aura tout résolu. Pour terminer, je me demande comment la Compagnie a fait avaler la pilule à la Région... En effet, cette dernière, par l'intermédiaire du SYMA, a financé une rame destinée aux lignes urbaines régulières. Par un tour de passe-passe, cette rame se retrouve comme support touristique. Mais après tout, comme me l'a dit le boss de la CFSF, "c'est une affaire entre la Région et nous..."
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	QUELQUES PHOTOS DE LA LIAISON DES NEIGES... (27/03/2008) Thorame-Gare, vue d'ensemble Un "autocar" pour le ski... Ne pas parler au conducteur Les pistes... Enfin !

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